Le centre de recherche Innocenti, basé à Florence (Italie), et travaillant pour l'Unicef (Fonds des Nations Unies pour l'enfance), classe les pays les plus riches en fonction du bien-être matériel, de la santé et de l'éducation des enfants les plus défavorisés vivant sur leur sol.
Si, en matière de bien-être matériel, la France s'en sort honorablement (5e place sur 24), grâce aux prestations sociales et aux avantages fiscaux, elle n'arrive qu'en 15e position - sous la moyenne OCDE - en matière de santé et se classe à l'avant-dernière place (23e) pour les résultats scolaires.
La Suisse pourrait faire mieux
Les pays riches les mieux ou les plus mal classés varient en fonction des trois domaines étudiés: la Suisse est en tête pour le bien-être matériel, les Pays-Bas pour la santé et la Finlande pour l'éducation. La Slovaquie, la Hongrie et la Belgique arrivent au dernier rang respectivement dans ces trois secteurs.
Cependant, un récent rapport d'Unicef Suisse montre que le pays pourrait faire plus pour protéger les enfants les plus vulnérables, notamment en appliquant la Convention de l'ONU sur les droits de l'enfant de manière préventive et non pas en réaction à des éventuelles violations.
"L'intention du rapport 'les enfants laissés pour compte' est de mesurer le fossé entre l'enfant moyen et l'enfant situé au bas de l'échelle", indique l'Unicef dans un communiqué. L'étude a été menée avant la crise financière de 2008, ce qui signifie que la situation de ces enfants les plus défavorisés dans les pays riches s'est sans doute encore dégradée.
"Dans les périodes difficiles les enfants les plus pauvres devraient être les premiers à bénéficier d'une protection, non les derniers à être pris en considération", affirment les auteurs du rapport.
Le problème de toute la société
Prendre en compte les difficultés des enfants pauvres revêt aussi un intérêt économique, selon le rapport. "Les inégalités qui frappent les enfants du bas de l'échelle se soldent à court terme par une facture supportée par les contribuables sous la forme d'une pression accrue sur les hôpitaux et services de santé, le rattrapage scolaire, l'aide sociale", argumente l'Unicef.
Dans le domaine du bien-être matériel, l'étude prend en compte le revenu des ménages, l'accès aux ressources pédagogiques élémentaires, et les conditions de logement, principalement l'espace vital dont disposent les enfants.
En matière de santé, l'étude porte sur les habitudes alimentaires, la fréquence d'une activité physique intense (la France est bonne dernière en matière de sport pour les enfants les plus pauvres), et sur les problèmes de santé signalés par les enfants eux-mêmes.
Enfin, pour l'éducation, les indicateurs utilisés sont les compétences en lecture, en mathématiques et en sciences pour les adolescents scolarisés âgés de 15 ans. Ce rapport étant surtout une "photographie", un autre rapport, l'an prochain "cherchera à comprendre les raisons pour lesquelles ces enfants pauvres sont laissés pour compte dans les pays riches", a indiqué à l'AFP Leonardo Menchini, chercheur du centre Innocenti.
ats/sbo