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Une plainte contre Micheline Calmy-Rey?

Micheline Calmy-Rey avec Max Göldi cette nuit à leur arrivée à l'aéroport de Zurich Kloten. [steffen schmidt / keystone]
Micheline Calmy-Rey, ici avec Max Göldi lors du retour de l'otage, estime avoir fait son travail. - [steffen schmidt / keystone]
La Commission de gestion (CdG) du Conseil des Etats va examiner s'il faut déposer une plainte pénale contre Micheline Calmy-Rey en raison de fuites dans la presse dominicale d'un chapitre confidentiel du rapport sur l'affaire Kadhafi. Le DFAE rejette catégoriquement cette insinuation.

"Il y a des signes selon lesquels les informations proviennent directement de l'exemplaire dont disposait Micheline Calmy-Rey", affirme le conseiller aux Etats Alex Kuprecht (UDC/SZ), membre de la CdG, dans une interview publiée dimanche par la "Zentralschweiz am Sonntag".

Alex Kuprecht n'exclut pas le dépôt d'une plainte. La publication du texte dans la presse dominicale est extrêmement grave et viole clairement les règles juridiques de confidentialité, estime le Schwytzois.

"Reproche monstrueux"

Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a réagi très rapidement dimanche matin pour couper court à ces accusations: "Ce reproche est monstrueux, inacceptable et dépourvu de tout fondement", a-t-il indiqué dans un communiqué à l'ATS. Il relève que ces attaques proviennent d'un membre de la CdG, et non de la commission elle-même.

Interrogée dans l'émission "Forum" de la Radio suisse romande, la conseillère aux Etats Anne Seydoux (PDC/JU), également membre de la CdG, a dit ne pas s'expliquer les déclarations de Alex Kuprecht. "Nous n'avons pas discuté d'une plainte pénale contre Mme Calmy-Rey", a-telle déclaré, relevant par ailleurs que les débats de la commission "sont censés être confidentiels".

Mais Alex Kuprecht va encore plus loin: il juge que Micheline Calmy-Rey ne devrait en aucune façon être élue à la présidence de la Confédération mercredi prochain, en raison avant tout des dernières indiscrétions. Pour lui, la cheffe du DFAE n'est pas digne de cette fonction.

Une personne qui est prête à transmettre aux médias des secrets et des informations menaçant la sécurité de l'Etat - ou qui autorise leur transmission - juste pour sauver sa peau et discréditer d'autres individus ne devrait pas être élue à une si haute fonction, ajoute Alex Kuprecht.

Autre plainte

Par ailleurs, la Délégation des commissions de gestion prépare également une plainte pour violation du secret de fonction contre inconnu, a indiqué son président, le conseiller aux Etats Claude Janiak (SP/BL). Il confirmait une information de la "NZZ am Sonntag." La plainte porte sur des informations relatives à des scénarios d'exfiltration des deux otages. Elle est en cours de rédaction et devrait être déposée d'ici Noël, a précisé Claude Janiak.

Le Conseil fédéral lui-même avait également porté plainte en juin pour les mêmes fuites en provenance de l'administration.

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Calmy-Rey est sereine

Micheline Calmy-Rey, elle, s'affirme sereine. L'élection du président de la Confédération est l'affaire du Parlement, rappelle-t-elle dans une interview à la "NZZ am Sonntag".

"J'ai fait mon travail: les deux otages suisses sont de retour sains et saufs", dit-elle. La conseillère fédérale ne veut en revanche pas s'exprimer sur son rôle dans l'affaire. Elle renvoie à une prise de position du Conseil fédéral et ne veut pas faire d'autre commentaire.