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Cyberattaques contre les adversaires de WikiLeaks

Les partisans de WikiLeaks ont notamment attaqué les sites de Mastercard, Visa ou Sarah Palin. [AP Photo/Bebeto Matthews]
Les partisans de WikiLeaks ont notamment attaqué les sites de Mastercard, Visa ou Sarah Palin. - [AP Photo/Bebeto Matthews]
Les hackers ayant pris fait et cause pour Julian Assange ont accru leurs cyber-attaques jeudi contre "les adversaires de WikiLeaks" dont le fondateur est en prison à Londres, alors que le site continuait à diffuser les télégrammes diplomatiques américains.

Après Visa, Mastercard et d'autres sociétés qui avaient suspendu leurs services de paiements à WikiLeaks, le site du gouvernement suédois a été mis hors service plusieurs heures ont rapporté jeudi les médias suédois.

Selon le journal Aftonbladet, un site internet censé être celui de la ministre suédoise de la Justice Beatrice Ask, mais renvoyant sur le site de WikiLeaks, a été créé dans la nuit. Le porte-parole de la ministre, Martin Valfridsson, a cependant précisé que le site http://beatriceask.se/ avait bien été créé par des pirates, mais qu'il était en ligne depuis plusieurs jours et non depuis cette nuit. Il a souligné que Mme Ask n'avait jamais utilisé cette adresse pour son site. A 10h45, ce site pirate était toujours en ligne et redirigeait toujours vers la page d'accueil de WikiLeaks.

12 09 ask key [KEYSTONE - EPA/Fredrik Persson]
12 09 ask key [KEYSTONE - EPA/Fredrik Persson]

Depuis l'arrestation de Julian Assange mardi à Londres en vertu d'un mandat d'arrêt pour viol et agression sexuelle en Suède, plusieurs attaques informatiques ont été rapportées visant le site du parquet suédois, le site et les courriers électroniques de l'avocat des deux Suédoises à l'origine de la plainte en Suède.

"Guerre informatique"

"C'est une guerre informatique, nous voulons que l'internet reste libre et ouvert à tous, comme il l'a toujours été", a déclaré jeudi matin à la BBC un jeune interlocuteur s'affirmant porte-parole du groupe de pirates informatiques "Anonymous", qui a pris le nom de "Coldblood" pour préserver son anonymat.

Il a affirmé : "de plus en plus de gens nous rejoignent (...) De plus en plus de personnes téléchargent le programme botnet", qui permet de lancer à partir de milliers d'ordinateurs simultanément des attaques informatiques massives contre un site, ce qui le met hors service.

Mastercard, Visa et Sarah Palin

Anonymous a revendiqué en ligne mercredi une vaste attaque coordonnée contre les sites internet d'entreprises ayant privé WikiLeaks de leurs services financiers, notamment pour récolter des dons. Baptisée "Opération Riposte", cette attaque a rendu inaccessible pendant plusieurs heures le site de l'émetteur de cartes de crédit Visa, tandis que celui de son concurrent Mastercard a été perturbé. Les paiements pour les achats en ligne par carte Visa ont même été rendus impossibles pendant un bref moment, en pleine période des achats de Noël.

Sarah Palin se réjouit du désordre causé par le Tea Party dans le paysage politique. [Reuters]
Sarah Palin se réjouit du désordre causé par le Tea Party dans le paysage politique. [Reuters]

Le site de Sarah Palin, figure des ultra-conservateurs américains, a également été visé. Elle avait déclaré que Julian Assange avait du "sang sur les mains". "Anonymous" a promis de s'en prendre à tous ceux qui auraient des "visées anti-WikiLeaks", lors d'une discussion en ligne avec l'AFP.

L'interview de Coldblood à la BBC donne une idée du profil supposé des hackeurs supporters de Julian Assange: il se présente comme un ingénieur informatique de 22 ans, dit n'avoir aucun passé politique, et s'être engagé pour la première fois dans une campagne sur le net contre l'Eglise de Scientologie. Selon lui, Anonymous "ne suit aucun cadre conventionnel, c'est juste un groupe de gens et quand une idée circule, si ces gens la trouvent bonne, ils la mettent en oeuvre". Lui-même assure n'avoir jamais été en contact avec WikiLeaks. "C'est très dur de rentrer en contact avec eux, la seule personne que vous pouviez obtenir était Julian, mais il est indisponible pour le moment".

afp/cab

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Paypal réactive le compte de WikiLeaks

La société américaine de paiements par internet PayPal a réactivé le compte de WikiLeaks, débloquant notamment les fonds disponibles, mais elle a prévenu qu'elle lui imposait encore certaines restrictions et ne prenait plus de nouveaux versements jusqu'à nouvel ordre.

"Nous avons restreint l'utilisation du compte (WikiLeaks) sur la base de notre politique d'utilisation acceptable", explique John Muller, le directeur juridique de PayPal, sur le blog de la société, filiale du groupe de commerce en ligne eBay.

"Nous avons fini par prendre cette décision difficile en partant du principe selon lequel le site de WikiLeaks encourage des sources à diffuser des documents confidentiels, ce qui est une violation de la loi par ces sources", ajoute-t-il dans un article mis en ligne tard mercredi.

Il rappelle que PayPal avait déjà examiné et imposé des restrictions aux comptes associés à WikiLeaks en 2008 et 2009 sur la base de cette politique de pratiques acceptable d'utilisation.

"Bien que le compte reste sujet à restrictions, PayPal va débloquer tous les fonds restant sur le compte de la fondation" qui permet à WikiLeaks de se financer, ajoute le responsable.

Le département d'Etat, dont des dizaines de milliers de documents confidentiels ont été publiés par WikiLeaks depuis deux semaines, a de son côté assuré mercredi n'avoir jamais demandé à Paypal, basé aux Etats-Unis, de prendre des mesures à l'encontre du site.

Extradition vers les USA redoutée

Julian Assange a passé sa deuxième nuit en prison en Grande-Bretagne, sous mandat d'arrêt européen pour des agressions sexuelles remontant au mois d'août dernier en Suède.

"Nous allons le voir aujourd'hui", a indiqué à l'AFP un de ses avocats, Jennifer Robinson. Ses défenseurs veulent notamment évoquer la stratégie pour obtenir au plus tôt la mise en liberté conditionnelle d'Assange. "Je pense qu'il va bien. Mon collègue Mark Stephens lui a parlé hier (mercredi) et il avait bon moral". "Il pense qu'il pourra faire valoir son innocence".

Une procédure d'extradition peut prendre plusieurs mois avant de devenir effective, en raison des multiples recours possibles.

Les partisans d'Assange craignent avant tout que la Suède ou la Grande-Bretagne ne finissent par le remettre aux Etats-Unis, où il fait figure d'ennemi public numéro un.