Deux versions diamétralement opposées se sont affrontées jeudi à Nyon (VD), au procès des policiers lausannois accusés d'avoir étouffé l'usage de spray au poivre sur un jeune Erythréen, au petit matin du Nouvel An 2006.
"Ils nous injuriait. Pour éviter une émeute, j'ai pris la décision de l'interpeller", a raconté le chef de patrouille. Les policiers disent l'avoir ensuite déposé à un arrêt de bus sur les hauts de la ville et contestent formellement avoir fait usage de spray au poivre.
Une fois hors du fourgon, "un policier m'a dit 'tiens, j'avais oublié ça'. Je me suis retourné et il m'a giclé une dose de spray dans le visage", a pour sa part expliqué le plaignant devant le Tribunal de police de Nyon. Après les faits, le jeune a tenté en vain de porter plainte auprès de l'Hôtel de police.
Des faits plausibles, selon un ex-policier
La version des accusés a été mise à mal par le témoignage d'un ancien agent lausannois. Selon ce dernier, les inculpés ont présenté au juge d'instruction une version "arrangée" de l'affaire. Il l'a entendu de la bouche même d'une accusée, ce que dément formellement l'intéressée.
Selon lui, l'éloignement du centre-ville des "individus perturbateurs" était même une "pratique courante" de la police lausannoise. L'institution aurait depuis changé sa pratique.
ats/jzim