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Dépôt des armes à l'arsenal: les partisans au front

Les armes de service pourraient bien devoir rester à l'arsenal.
Le texte demande que les armes de service soient déposées à l'arsenal.
Les partisans de l'initiative "Pour la protection face à la violence des armes" sont entrés en campagne lundi en vue de la votation fédérale du 13 février prochain. Ils se disent convaincus que le dépôt obligatoire des fusils à l'arsenal et la création d'un registre centralisé des armes permettront de sauver des vies en prévenant les suicides et les crimes, dont l'élucidation sera par ailleurs facilitée.

Avec les Etats-Unis et quelques pays d'Amérique centrale, la Suisse est l'un des pays au monde où le nombre de suicides par balle est le plus élevé et où la densité d'armes à feu à domicile est la plus forte, a rappelé lundi la large coalition de soutien à l'initiative, composée de plus de 70 partis et organisations, dont le Parti socialiste suisse, les Verts, la Fédération des médecins suisses (FHM), Amnesty International, Stop Suicide ou l'Association du personnel de la police judiciaire fédérale.

Un foyer sur trois détient au moins une arme et chaque année, ces 2,3 millions de fusils, pistolets ou revolvers font quelque 300 morts. "Les premières victimes sont avant tout de jeunes hommes, qui retournent leur arme contre eux-mêmes. Et souvent, il s'agit de l'arme militaire", a souligné le Genevois Florian Irminger, de "Stop Suicide".

Un héritage de la guerre froide

L'initiative garantit que ces armes d'ordonnance soient enfin entreposées en lieu sûr, à l'arsenal. Le dépôt sur une base volontaire mis en place par l'armée ne suffit pas, "car les plus fragiles, ceux qui risquent d'utiliser l'arme contre eux-mêmes, leur compagne ou leurs enfants ne sont pas ceux qui, de manière responsable, la remettent de leur plein gré", souligne Florian Irminger. Le maintien de l'arme militaire à la maison est un héritage de la guerre froide, qui ne se justifie plus.

Pour limiter encore l'accès aux armes et éviter que celles-ci ne tombent entre de mauvaises mains, l'initiative exige par ailleurs de lier leur acquisition et possession à une clause du besoin et à une attestation de compétences. En clair, seules les personnes qui ont un usage légitime d'une arme - comme les chasseurs, les collectionneurs ou les tireurs sportifs - et qui disposent des capacités requises pourront en avoir une.

Les armes seront en outre contrôlées par un registre national. Toutes les études sont unanimes: la disponibilité des armes est un facteur essentiel du passage à l'acte, qu'il s'agisse de violence domestique, de meurtre ou de suicide. En limitant l'accès aux armes, "l'initiative offre l'occasion unique d'agir efficacement sur un problème de société dramatique. Il serait inacceptable de ne pas le faire", a lancé le président de la FMH Jacques de Haller.

ap/hof

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Le point sur la campagne

Alors que les partisans de l'initiative sont montés aux barricades lundi, dimanche 5 décembre, c'était le comité lui-même qui était entré en campagne pour défendre son initiative "Pour la protection face à la violence des armes" (lire article ci-joint).

Le lendemain, c'était au tour du Conseil fédéral de défendre son point de vue sur la question. Une tâche délicate pour la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, en porte-à-faux avec son parti, le Parti socialiste suisse.

Menant la campagne du gouvernement, la nouvelle ministre de Justice et police a dû recommander le rejet de l'initiative "Pour la protection face à la violence des armes" soutenue par sa propre formation politique.