Les députés ont accepté de rallonger de 140 millions le crédit accordé aux CFF pour le faire passer à 3,462 milliards. Sans vote, ils ont aussi relevé de 59 millions l'enveloppe destinée à l'entretien des lignes des chemins de fer privés, ainsi portée à 1,279 milliard.
Lors de la session d'automne, le Conseil des Etats avait déjà augmenté l'enveloppe en faveur des privés de 59 millions de francs. Cette rallonge a donc passé mercredi la rampe du Conseil national tacitement. Mais contrairement aux sénateurs, et contre l'avis de l'UDC et du PLR, les conseillers nationaux ont aussi accepté, par 110 voix contre 67, une rallonge de 140 millions de francs pour les Chemins de fer fédéraux (CFF), afin de financer les projets d'extension les plus urgents, ainsi que garantir la sécurité et le respect des horaires sur l'ensemble du réseau.
Réalisation de projets urgents
On ne peut pas refuser à l'ex-régie fédérale au nom de l'orthodoxie financière ce qui a été octroyé aux chemins de fer régionaux, a argumenté Daniel Brélaz (Verts/VD), membre de la commission. Après les pannes de ces dernières années, la crédibilité des transports ferroviaires est en jeu, a-t-il ajouté. L'objet retourne donc devant le Conseil des Etats.
Gabi Huber (PLR/UR) a pour sa part salué le "travail de lobbying" des CFF. Dans un communiqué diffusé peu après "une décision en faveur des clients", l'ex-régie relève qu'une "décision positive du Conseil des Etats permettrait la réalisation de projets ferroviaires dans toute la Suisse, afin de supprimer les goulets d'étranglement les plus urgents".
"Les clients profiteraient ainsi de trains plus ponctuels, de plus de places, de trains plus confortables et de plus de capacités en trafic marchandises". Des trains supplémentaires seraient par exemple introduits entre Lausanne et Genève et de nouveaux trains dans les cantons de Vaud et du Jura. L'objet retourne devant le Conseil des Etats.
ats/ap/jzim
Grogne de certains cantons
La hausse des crédits sera entièrement compensée. Une partie des montants de la taxe poids lourds servira à l'entretien des infrastructures au lieu d'être versée dans le fonds FTP destiné à financer les grands projets ferroviaires.
Selon le gouvernement, cette mesure limitée à 2011 et 2012 ne devrait pas retarder les projets financés par le fonds. Reste que plusieurs cantons ont affiché leur grogne, craignant que des projets en suspens depuis longtemps (troisième voie Genève-Lausanne, tunnel de Gléresse) doivent patienter.
Il s'agit d'une situation transitoire, en attendant de nouvelles formes de financement pour les investissements ainsi que l'entretien des infrastructures, selon le Conseil fédéral.