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Le budget du canton de Genève est sous toit

Genève devra continuer à investir massivement dans les infrastructures pour combler son retard. [Salvatore Di Nolfi]
Genève devra continuer à investir massivement dans les infrastructures pour combler son retard. - [Salvatore Di Nolfi]
Le Grand Conseil genevois a voté vendredi le budget 2011 de l'Etat. Celui-ci prévoit un déficit de fonctionnement de 175 millions de francs pour des charges de 7,8 milliards et des investissements de l'ordre de 923 millions de francs. Seuls le Mouvement citoyens genevois (MCG) et l'UDC l'ont refusé.

Le grand argentier du canton David Hiler a souligné le retard pris par Genève en matière d'infrastructures. Tous les domaines sont concernés, a poursuivi le magistrat écologiste. Il a averti que l'Etat devra continuer à investir annuellement 900 millions de francs ces prochaines années pour rattraper le temps perdu.

Le budget 2011 du canton de Genève est issu d'un compromis entre les partis gouvernementaux. Les libéraux, les radicaux, les démocrates-chrétiens, les Verts et les socialistes se sont entendus pour ne pas faire capoter les débats et recourir aux douzièmes provisoires pour les dépenses publiques de l'année prochaine.

Santé, mobilité et sécurité

Suite à ces négociations, le déficit a été creusé de 13 millions de francs en séance plénière. Ainsi, environ un million de francs a été ajouté à la culture. Le domaine de la mobilité a également reçu un coup de pouce supplémentaire et les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) ont récupéré 4 millions de francs.

La sécurité, qui fait débat à Genève depuis des mois, bénéficie d'un effort significatif en 2011, avec la création de 73 nouveaux postes à la police, 83 nouveaux postes à la prison et 69 nouveaux postes à la justice. L'éducation et les soins aux aînés sont les deux autres domaines qui ressortent gagnants de l'exercice.

Réactions mitigées

Le budget 2011 n'est ni bon, ni mauvais, mais correct, a relevé le député démocrate-chrétien Guy Mettan. Du côté des Verts, on affiche sa satisfaction. "Nous avons pris nos responsabilités", s'est félicité leur représentant Christian Bavarel.

Les libéraux, pour leur part, sont à moitié contents. "Le budget est loin d'être parfait", a commenté le député Edouard Cuendet. Il affiche un déficit, malgré des "recettes fiscales colossales".

La socialiste Lydia Schneider Hausser a quant à elle regretté que la politique de l'emploi et la lutte contre la précarité n'aient pas bénéficié de plus d'attention.

UDC et MCG opposés

L'UDC et le MCG se sont de leur côté rangés dans le camp des opposants. L'UDC a notamment regretté l'engagement "massif de fonctionnaires". Le MCG, qui a déposé de multiples amendements, a pour sa part dénoncé le manque d'ambition du projet et le fait qu'il ne réponde pas aux problèmes concrets des Genevois.

Certains députés ont craint vendredi matin un enlisement des discussions sur le budget en raison de l'attitude hostile du MCG. En milieu d'après-midi, un député a demandé que la suite de la procédure se fasse sans débat. Il a été suivi par une majorité de ses collègues, ce qui a permis de finir à des heures raisonnables.

David Hiler, avant le vote final sur le budget 2011, a averti que Genève, "bien que privilégiée", n'était pas sortie de l'auberge pour autant. "Nous devrons relever le défi de la fiscalité sur les personnes morales", notamment des holdings étrangères. Sous la pression européenne, une profonde réforme devra être entreprise.

Le budget 2011 a finalement été accepté par 69 députés. Dix-neuf élus, provenant des rangs UDC et MCG s'y sont opposés, alors que six se sont abstenus.

ats/sbo

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Le budget valaisan également accepté

Le parlement valaisan a également accepté vendredi, à une large majorité, le budget 2011. Tous les groupes parlementaires l'ont qualifié de bon, voire de brillant. Ils ont toutefois donné un coup de frein à l'augmentation du nombre de postes de l'administration.

Le gouvernement avait prévu une centaine de postes supplémentaires, la Commission des finances (Cofi) en a proposé quelque 25 de moins. Finalement, les députés ont opté pour une réduction d'une quinzaine de postes.

Ce compromis a déplu à l'UDC qui a qualifié le budget de "bon" mais l'a néanmoins refusé. Le parti a reproché au gouvernement "de ne pas écouter les messages clairs lancés par le parlement depuis des années" et à la Cofi "de céder".

L'ensemble des députés a relevé avec satisfaction le respect du double frein aux dépenses et à l'endettement. Certaines coupes décidées par les députés ont permis de dégager quelque 9 millions de francs. Ils viendront s'ajouter aux 20 millions affectés à un nouveau fonds dont le but est de faire face aux défis du futur.

Le budget 2011 a été accepté par 89 voix contre 9. Il présente comme par le passé des résultats équilibrés avec des recettes de quelque 2,88 milliards de francs et des dépenses de 2,86 milliards environ. Le compte de fonctionnement dégage une marge d'autofinancement d'environ 229 millions de francs, couvrant entièrement les investissements.