Réunies à l'Espace Charenton, dans le XIIe arrondissement, quelque 800 personnes, selon les organisateurs, étaient réunies pour applaudir les interventions successives, toutes centrées sur l'islam et "ses dangers".
Une quinzaine d'association et une vingtaine d'orateurs, dont le conseiller national UDC Oskar Freysinger, étaient de la partie. Selon l'AFP, le Valaisan a été accueilli comme un héros et ovationné à son arrivée.
L'islam et ses "armées de combattants"
Dans son intervention, Oskar Freysinger a dénoncé le "dogme" et la "religion" du "multiculturalisme": "Il n'y a qu'en Europe qu'on veuille croire que tout le monde est gentil si l'on est gentil avec lui".
Le conseiller national a aussi souligné une divergence des préoccupations. "Alors que nous ne pensons qu'à nos retraites, à nos vacances, à nos assurances, le monde musulman produit des armées de combattants, hommes et femmes prêts à sacrifier leurs vies en tant que bombes humaines et dans la guerre", a-t-il affirmé.
Dans le même esprit, il a assuré que les épisodes noirs du christianisme comme l'Inquisition furent "des trahisons de la parole du Christ et des Evangiles, alors que dans l'islam, la guerre sainte, les mains coupées et autres sévices corporels sont des applications tout ce qu'il y a de plus fidèle au programme proposé par le dogme".
Le Valaisan avait dit à l'ATS avoir été invité par l'organisation "Riposte laïque", un mouvement militant laïc français et non pas par "Bloc Identitaire". Avant d'accepter l'invitation, le politicien suisse dit avoir vérifié qu'il n'y ait pas de révisionnistes, de fascistes ou de néo-nazis à cette conférence.
Une "menace" pour l'Europe
La salle était remplie d'hommes et femmes de tous âges. Quelques jeunes aux crânes rasés portant des écharpes du club de foot parisien PSG se trouvaient aussi dans le public. Un militant américain, Tom Trento, a notamment déclaré, selon la traduction en français de son discours diffusée sur un écran, que l'"islam politique" représentait un danger supérieur à Hitler.
Leader du "Bloc Identitaire", allié au groupe "Riposte Laïque" pour cette manifestation, Fabrice Robert s'est félicité de "ce véritable succès". "Le message c'est de montrer que l'islam est une menace pour la laïcité et pour les valeurs de la civilisation européenne", a-t-il affirmé, ajoutant que "le problème n'est pas qu'il n'y a pas assez de mosquées, mais qu'il y a trop de musulmans".
Ce meeting anti-islam avait déjà provoqué la polémique cette semaine. Le maire de Paris avait demandé son interdiction et le préfet de police a mis "solennellement en garde" les organisateurs contre tout risque de dérapage.
ats/afp/sbo
Les antiracistes donnent de la voix
Quelque 200 opposants à la tenue du colloque ont manifesté samedi à Paris, près de la salle où se tient l'événement. La manifestation s'est dispersée dans le calme en milieu de journée.
Sur un périmètre de plusieurs centaines de mètres autour de l'Espace Charenton, des forces de l'ordre déployées en nombre filtraient l'accès au bâtiment, selon l'AFP. Derrière une banderole rouge portant le slogan: "Pas de fachos dans nos quartiers", les manifestants se sont rassemblés sur une place non loin de là, à l'appel de plusieurs associations et partis de gauche.
"Ne nous laissons pas voler l'idée même de République. (...) La laïcité, ce n'est pas la haine, pas la persécution de la majorité sur la minorité", a déclaré la députée PS de Paris Sandrine Mazetier, lors d'une série de prises de parole.
Des militants du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), du Parti de gauche, de SOS Racisme, de la LDH et d'Attac comptaient notamment parmi les participants. Ils ont martelé leur opposition à l'événement aux cris de "C'est le Pen et les fachos, c'est pas les musulmans qui sont de trop".