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Le recensement prend un rythme annuel

Le recensement de la population suisse se fera désormais de manière plus systématique. [Regina Kuehne]
Le recensement de la population suisse se fera désormais de manière plus systématique. - [Regina Kuehne]
Décennal jusqu'à présent, le recensement fédéral prend désormais un rythme annuel. La population suisse sera photographiée le 31 décembre, non plus via un questionnaire rempli par chacun mais grâce aux données des registres, complétées par un échantillonnage.

Jusqu'à présent le recensement offrait un état exhaustif de la population tous les dix ans. On ne connaissait toutefois les résultats des fastidieux questionnaires que deux ans et demi à trois ans plus tard. Désormais, le nouveau système basé sur des sondages donnera des résultats un peu moins précis, avec une marge d'erreur de plus ou moins 1,5%, mais chaque année et dans un délai de huit mois, a indiqué mardi Claude Gisiger, chef de section à l'Office fédéral de la statistique (OFS).

Le nouveau mode de recensement est basé sur quatre niveaux. Les données de base (âge, sexe, domicile, etc) sont issues des 2600 registres communaux et cantonaux des habitants. Lors du dernier test général, en octobre, 90% des communes ont respecté avec succès les critères fixés par l'OFS, a précisé son directeur Jürg Marti.

Cantons romands concernés

Afin de moins déranger la population, seules les données non disponibles dans les registres (langue, profession, loyer, etc) sont collectées via un questionnaire. Une quinzaine de minutes sont nécessaires pour le remplir, sur papier ou internet. Ce relevé structurel est envoyé chaque année à 200'000 personnes, cantons et communes pouvant densifier leur échantillon.

Ainsi, le 3 janvier le formulaire sera adressé à 320'000 personnes. Neuf cantons (VD, GE, NE, JU et Jura bernois pour la Suisse romande) ainsi que deux villes - Berne et Zurich - ont saisi cette opportunité de doubler, voire quadrupler, à leurs frais, l'échantillon, a précisé Claude Gisiger.

Ces relevés sont complétés par des enquêtes thématiques et "omnibus". Répétées tous les cinq ans, les premières portent sur cinq domaines en alternance, dont la mobilité cette année, mais aussi la famille ou la santé. Elles sont réalisées auprès de 60'000 personnes par téléphone jusqu'en février prochain. Aussitôt après débutera la prochaine, sur la formation, jusqu'à fin 2011.

Une participation tous les 12 à 13 ans

Les enquêtes "omnibus" concernent elles des thèmes d'actualité et portent sur 3000 personnes chaque année. La première s'est déroulée en mai et s'est intéressée à l'internet et au commerce en ligne. L'an prochain, elle se penchera sur l'environnement et les activités physiques de la population. Les personnes questionnées sont tirées au sort. Un programme informatique permet de "répartir équitablement le hasard dans la population", a assuré Claude Gisiger. "Selon nos projections, chaque Suisse a une chance tous les 12 ou 13 ans d'être intégré dans notre recensement".

Les statistiques de base de la population issues du présent recensement seront connus en août et les résultats provisoires déjà en mars-avril. Il faudra attendre début 2012 pour les statistiques de base des ménages (à l'avenir en fin d'année courante déjà). Les statistiques structurelles seront publiées fin 2011, celles sur la mobilité début 2012 et sur la formation début 2013, selon l'OFS.

ats/ps

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Pas d'amendes en vue...

Le recensement demeure obligatoire. "Mais nous n'irons pas jusqu'à infliger des amendes aux réfractaires, dont le nombre n'excède pas un pour mille", a rassuré Jürg Marti, directeur de l'OFS.

...mais des économies substantielles

Dans sa nouvelle formule, le recensement correspond mieux à la réalité et permet des comparaisons internationales. Avec des coûts estimés à près de 70 millions de francs pour la période 2008-2015, il permet à la Confédération d'économiser 100 millions de francs par rapport au précédent recensement décennal, a relevé Jürg Marti.

Le Conseil fédéral a décidé en 2005 de changer de système, pour répondre aux transformations économiques et sociales nécessitant un besoin croissant d'informations, mais aussi pour faire face à des ressources limitées. La volonté d'alléger le travail pour les citoyens et les communes a aussi joué un rôle.