Les stocks de sel des villes suisses sont à sec

A la Saline
de Bex (VD), les stocks sont si bas que l'on travaille pratiquement "en
flux tendu". "Nous avons un stock de fonctionnement que nous livrons
en priorité pour les routes nationales et cantonales, puis aux villes et
communes les plus exposées", a indiqué lundi à l'ATS le directeur
commercial Yves Romanens.

La demande est très forte et comme il s'agit du troisième
hiver rigoureux d'affilée, les stocks sont épuisés. "C'est une situation
généralisée en Europe", précise Yves Romanens: "On trouve un peu
d'appui du côté de la France,
mais ce ne sont pas des quantités suffisantes".

Salage restreint

Le 23 décembre, le canton de Vaud avait annoncé qu'il
restreignait le salage sur les routes secondaires, trois semaines plus tôt que
l'an dernier. Seuls les tronçons à forte déclivité, en altitude ou sans
possibilité de déviation sont désormais traités. Selon l'adage du Service des
routes: avec "aussi peu de sel que possible mais autant que
nécessaire".

"Il est encore trop tôt pour mesurer l'impact des
restrictions", explique Laurent Tribolet, chef de la Division entretien.
"Nous faisons un point hebdomadaire" sur les réserves de sel. Avec la Saline de Bex, le service a
une feuille de route valable jusqu'à fin janvier. Le responsable insiste: les
gens doivent s'équiper, avec des voitures munies de quatre pneus neige. Il faut
aussi "prendre de la marge" pour ses déplacements afin de ne pas
devoir rouler trop vite.

Le "Bazar" du sel

Les Salines du Rhin, qui fournissent les autres cantons et
le Liechtenstein, apportent un coup de pouce aux Vaudois, mais elles sont aussi
mises à forte contribution. Selon les termes de leur responsable du marketing
Armin Roos, le marché du sel s'apparente en ce moment à un "bazar". "La
situation est tendue mais pas encore dramatique", précise Armin Roos:
"C'est la météo qui détermine le cours des choses". La limite de
livraison quotidienne a été abaissée à 3000 tonnes.

"On ne reçoit peut-être pas les quantités qu'on
commande mais on en reçoit régulièrement", confirme Nicolas Merlotti, du
Service des ponts et chaussées neuchâtelois. Contrairement à Vaud, Neuchâtel
n'a "pas de problème" pour saler son réseau routier secondaire. Il
faut dire que les précipitations y ont été moindres, note Nicolas Merlotti.

Les villes économisent

Des villes restreignent le salage, en particulier des
trottoirs, au grand dam des piétons. A Berne, les petites rues de quartiers ne
sont plus salées mais gravillonnées. A Zurich, le canton a réduit ses
livraisons de sel aux communes.

Et depuis Noël, la cité des bords de la Limmat ne sale plus ni les
routes secondaires ni les trottoirs. A Zoug et Schwyz, la situation est jugée
critique. La ville de Lucerne a obtenu une autorisation spéciale pour importer
du sel marin du sud de l'Italie.

Exception notable dans ce tableau, la ville de Genève
dispose de quatre nouveaux silos de 125 tonnes chacun et ils sont pleins,
indique la voirie. Aucune restriction n'est à l'ordre du jour pour les 220 kilomètres de
route et 440 kilomètres
de trottoirs genevois.

ats/jzim/os