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L'UDC poursuit son combat contre Schengen

le président de l'UDC, Toni Brunner, a une nouvelle fois fustigé les accords de Schengen. [Peter Klaunzer]
le président de l'UDC, Toni Brunner, a une nouvelle fois fustigé les accords de Schengen. - [Peter Klaunzer]
"Un désastre", une "illusion toujours plus chère", un "espace d'insécurité": l'UDC ne manque pas de qualificatifs dans son combat contre Schengen. Profitant de l'accalmie politique des fêtes, le parti a réitéré jeudi ses critiques. Il réclame de renégocier l'accord voire de le dénoncer, deux ans après son entrée en vigueur.

Si la Suisse veut continuer de participer à l'espace sécuritaire européen, une seule solution est acceptable aux yeux des démocrates du centre: celle d'un "opting out" pratiqué actuellement par la Grande-Bretagne et l'Irlande.  Ces deux pays collaborent avec Schengen mais conservent le contrôle de leurs frontières et de la délivrance des visas. Ils ont prouvé qu'il était parfaitement possible de coopérer en matière de justice et de police sans se soumettre à un "traité de type colonial indigne d'un Etat libre et souverain", a déclaré le président de l'UDC Toni Brunner devant la presse à Berne.

Le point dans un an

Le parti donne un an au Conseil fédéral pour entreprendre les démarches nécessaire. Il fera le point passé ce délai et décidera des démarches ultérieures. Faute de solution satisfaisante, une dénonciation pure et simple de l'accord devrait être réclamée.

L'UDC, à l'origine du référendum de 2005 contre la participation helvétique à Schengen, exige aussi que la Suisse décide librement et sans contrainte quels développements de l'acquis elle souhaite reprendre. Bruxelles ne doit plus pouvoir immédiatement résilier l'accord en cas de refus.

Trop d'adaptations

L'Union européenne revoit son droit "à une cadence quasi hebdomaire" et la Suisse n'a d'autre possibilité que de le reprendre sans broncher, a dénoncé le conseiller national genevois Yves Nidegger. Pas moins de 112 adaptations "parfois très problématiques" ont été opérées en deux ans.

Les démocrates du centre estiment aussi que le nombre des immigrés illégaux ne cesse de croître. Les bandes de voleurs n'hésitent plus à venir faire des razzias depuis l'étranger. Yves Nidegger est ainsi revenu sur les récentes attaques de banques à Genève, près de la frontière française. Selon lui,  il n'y a plus de contrôle à la frontière, tandis que la police cantonale ne peut pas franchir cette dernière, sauf si elle a le fuyard à portée de vue.

Coûts pointés du doigt

Le parti critique aussi un chaos régnant dans la répartition des compétences entre gardes-frontière et polices cantonales ainsi que les coûts de Schengen pour la Suisse. La facture aurait atteint 185 millions de francs en cinq ans, loin des 7,4 millions par an promis par le Conseil fédéral.

Même la politique des visas menée par Berne pour dénouer l'affaire Kadhafi ne convainc pas l'UDC. Dans un premier temps, les Etats Schengen avaient certes accepté l'interdiction d'entrer décrétée par la Suisse contre certains ressortissants libyens. Mais par la suite ils ont exercé des pressions telles que Berne a dû lever ces restrictions après quelques jours, a critiqué la conseillère nationale lucernois Yvette Estermann.

ats/jzim

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