Chacune de ces élections locales permettra aux partis de se situer et d'opérer d'éventuels derniers réglages et positionnements avant l'échéance fédérale. Avec les premiers grands appels aux urnes fixés début mars, il ne leur restera plus beaucoup de temps.
Le 13 mars, Vaudois et Genevois seront appelés à élire leurs autorités communales, dans les législatifs seulement à Genève, l'élection des exécutifs étant planifiée au 17 avril. Les résultats du MCG genevois et de l'UDC vaudoise seront particulièrement analysés.
Déjà présents dans les parlements cantonaux, les deux formations espèrent progresser dans les législatifs communaux. Le Mouvement citoyens genevois (MCG) rêve surtout de conquérir le conseil municipal de la Ville de Genève, où il n'avait pas réussi à entrer il y a quatre ans. La droite tentera de ravir un siège à la gauche dans les exécutifs de Lausanne et Genève, où elle n'en détient pour l'instant qu'un seul.
A Genève, l'entente bourgeoise devra probablement s'allier à l'UDC, même si le PDC y est pour l'instant extrêmement réticent. A Lausanne, les libéraux-radicaux ne seront pas apparentés à l'UDC. Ils trouveront sur leur route le remuant conseiller communal UDC, Claude-Alain Voiblet.
Scrutin d'importance à Zurich
Ces élections communales seront également l'occasion pour de nouvelles formations de se lancer, en particulier pour les Verts libéraux en terres vaudoises. Leurs résultats, peut-être au détriment des Verts et des libéraux-radicaux, seront scrutés dans la perspective des fédérales d'octobre.
A Zurich également, le score qu'obtiendront les Verts libéraux lors du renouvellement complet du Parlement cantonal prévu le 3 avril est attendu avec impatience par les autres partis. En 2007, la nouvelle formation avait fait une entrée remarquée au Grand Conseil, prélude à celle aux Chambres fédérales.
Si les Verts libéraux ont renoncé à présenter un candidat pour le Conseil d'Etat, leurs cousins Verts ont par contre décidé de se lancer dans la bataille. Idéalement pour obtenir un troisième siège à la gauche, avec le risque de prendre celui du démissionnaire socialiste Markus Notter.
PBD en embuscade
D'autres élections cantonales outre-Sarine fixées au printemps donneront la température avant les fédérales. A Bâle-Campagne, les Verts et le PS tenteront de décrocher un siège à l'exécutif le 27 mars, tandis que le PBD d'Eveline Widmer-Schlumpf et les Verts libéraux essayeront de se profiler au législatif. Les deux formations espèrent également profiter des élections cantonales lucernoises agendées au 10 avril pour lancer leur campagne fédérale.
Au Conseil d'Etat lucernois, l'UDC cherchera elle a récupérer le siège qu'elle avait perdu en 2007 au détriment d'un indépendant. Le même jour, les Tessinois rééliront leur gouvernement, dont trois membres ne se représentent plus: Patrizia Pesenti (PS), Luigi Pedrazzini (PDC) et Gabriele Gendotti (PLR). Dans ce contexte d'élections très ouvertes, les partis, dont les Verts, ont choisi d'envoyer au front plusieurs candidats. La Lega présente, outre le sortant Marco Borradori, son "président à vie" Giuliano Bignasca.
Trois élections à Fribourg
A Fribourg, les citoyens s'apprêtent à vivre une année électorale très chargée, devant renouveler les élus cantonaux, fédéraux et communaux (voir ci-contre). Sur la plan communal, les libéraux-radicaux tenteront de faire basculer l'exécutif de la Ville de Fribourg à droite. Mais face à une gauche unie, la chose ne sera pas facile.
Si pour les élections fédérales aucune grande surprise n'est attendue, mis à part le nom du remplaçant de la conseillère nationale PDC sortante Thérèse Meyer-Kaelin, le suspense sera plus grand pour les cantonales, puisque deux conseillers d'Etat se retirent après trois mandats: Claude Lässer (PLR) et Pascal Corminboeuf (indépendant).
Enfin, d'autres scrutins, communaux en Thurgovie le 13 février et cantonaux dans les deux demi-cantons d'Appenzell en février, avril et mai, devraient donner quelques indications en vue des fédérales.
ats/ther
Multiples élections fribourgeoises
Les Fribourgeois ont droit en 2011 à une année électorale exceptionnelle ou du moins qui ne se vit qu'une fois tous les vingt ans: le canton aura le 20 mars des élections communales, le 23 octobre des élections fédérales et le 13 novembre des élections cantonales.
Cerise sur le gâteau: le 13 novembre, ils pourront se prononcer pour le second tour de l'élection aux Conseil des Etats. Partis sur leur lancée, ils pourront éventuellement avoir à se déterminer pour le second tour des cantonales le 4 décembre. Enfin, pour pimenter le tout, des élections préfectorales auront également lieu en même temps que les cantonales.
Ce cumul des échéances s'explique par les rythmes différents des élections communales, cantonales, préfectorales et fédérales. Tous les cinq ans pour les trois premières, tous les quatre pour les dernières.