Depuis début 2011, le forfait pour l'entretien recommandé par la CSIAS est en effet adapté au renchérissement au même moment et dans la même proportion que les prestations complémentaires à l'AVS et à l'AI.
Une personne seule inscrite à l'aide sociale bénéficierait de 16,80 francs de plus par mois, a expliqué la CSIAS lundi devant la presse à Berne. Ce montant représente un café au restaurant par semaine ou une sortie au cinéma par mois, a illustré Walter Schmid, président de la CSIAS.
Les cantons majoritairement favorables
L'augmentation devrait avoir lieu dans la plupart des cantons, vu que le nouveau mécanisme. Les cantons romands vont suivre la recommandation de la CSIAS, à l'exception de Vaud qui a mis sur pied un système légèrement différent.
Berne, Bâle-Ville et Bâle-Campagne, ainsi que Saint-Gall, Soleure, les cantons de Suisse centrale se sont aussi ralliés à la proposition. Zurich devrait l'adopter à la mi-2011, alors que le Tessin rechigne à la mettre en place.
Pour la CSIAS, l'adaptation de 1,75% est "absolument indispensable", puisque cela fait sept ans que l'aide sociale n'a plus été adaptée au renchérissement.
Jusqu'à présent, l'adaptation au renchérissement pour l'aide sociale était calculée à partir de l'évolution des prix de biens et services nécessaires aux besoins de base. Sur ces résultats, l'Office fédéral de la statistique calculait "l'indice CSIAS", qui servait d'indicateur aux cantons et communes.
Le nouveau mode de calcul, effectué automatiquement tous les deux ans comme pour l'AVS et l'AI, allège le travail des administrations communales et cantonales.
Le Conseil fédéral a décidé en septembre 2010 que les rentes AVS et AI augmenteraient de 1,75% en 2011.
De nouveaux défis pour 2011
Dans ses priorités pour 2011, la Conférence met en évidence la lutte contre la pauvreté des familles et continue de préconiser la création de prestations complémentaires pour les familles à faible revenu. Les familles monoparentales et les familles nombreuses sont particulièrement menacées, a-t-elle souligné.
Autres chevaux de bataille pour cette année: l'insertion professionnelle, en particulier des jeunes adultes en difficulté, et la création d'une loi fédérale sur la couverture du minimum vital.
La CSIAS s'inquiète en outre de l'entrée en vigueur de la nouvelle loi sur l'assurance chômage le 1er avril 2011. Des milliers de personnes devront s'inscrire à l'aide sociale, a-t-elle rappelé.
ats/ap/jeh
Photographie de la pauvreté en Suisse
Selon la CSIAS, 14,6% de la population vivant en Suisse, soit près d'une personne sur sept, reste exposée au risque de pauvreté.
Les groupes sociaux les plus à risque sont les personnes vivant dans une famille monoparentale (31%) ou une famille nombreuse (27%), les ressortissants extra-européens (30%), les adultes ayant uniquement fréquenté l'école obligatoire (25%), les actifs non occupés (23%) et les enfants de 0 à 17 ans (18%).
Les personnes de 65 ans ou plus sont également très exposées au risque de pauvreté (26%), en particulier lorsqu'elles vivent seules (32%).
En 2009, 6,7% de la population vivant en Suisse se trouvait en situation de privation matérielle.
La plupart des groupes sociaux qui sont particulièrement à risque de pauvreté sont également davantage privés matériellement: c'est le cas des actifs non occupés (taux de privation matérielle: 20%), des personnes vivant dans une famille monoparentale (23%), des ressortissants extra-européens (19%) et des adultes ayant uniquement fréquenté l'école obligatoire (11%).