Proportionnellement, "Aucun autre pays européen ne compte autant d'armes à feu pour 100'000 habitants", poursuit l'article signé Thomas Reisch. Citant de nombreuses études, l'auteur parvient à la conclusion qu'il est "évident" que limiter l'accès aux armes est une mesure efficace de prévention du suicide et "permet de sauver des vies".
Armes de service
Au total, on dénombre 2,3 millions d'armes à feu dans les foyers suisses, dont plus de 200'000 armes de service et environ 1,45 million d'anciennes armes de service, avance encore le médecin de la Clinique universitaire de psychiatrie de Berne. Un peu moins de la moitié (44,2%) des suicides par armes à feu sont liés à l'utilisation d'une arme de service. Ce résultat provient d'une étude pilote sur les données 2004 des services de médecine légale de Bâle, Berne, Lausanne, Saint-Gall et Zurich.
Les chiffres pour 2009 publiés fin décembre 2010 par l'Office fédéral de la statistique (OFS), basés sur les renseignements de la police, font état d'une proportion bien moins élevée. Un pistolet militaire de service a été utilisé dans 3% des suicides par armes à feu, un fusil d'assaut militaire de service dans 5%.
Soutien à l'initiative sur les armes
Se basant sur les chiffres de l'OFS jusqu'à 2008, Thomas Reisch a constaté de son côté qu'entre 2004 et 2008, les suicides par armes à feu ont diminué de 48,6% chez les hommes âgés de 30 à 40 ans. Il attribue cette évolution aux réformes d'Armée XXI, entrées en vigueur en 2004. Il est désormais plus difficile de conserver une arme de service chez soi, souligne-t-il.
L'impact sur la prévention du suicide que pourrait avoir l'initiative sur les armes, si elle est acceptée, est indiscutable, conclut l'auteur de l'article. Le peuple se prononcera le 13 février sur l'initiative de la gauche "Pour la protection face à la violence des armes". Le Bulletin des médecins suisses est publié par la Fédération des médecins suisses (FMH). Celle-ci recommande de voter oui à l'initiative.
Enfin dans cette même publication, la Fédération suisse des médecins-psychiatre-psychothérapeutes de Suisse (FMPP) affiche également son soutien à l'initiative. Le Dr Hans Kurt, président de la FMPP, estime "qu'une législation restrictive sur les armes à feu permet de sauver des vies" et que " les armes à feu engendrent peur et violence dans les familles et peuvent avoir des conséquences fatales".
ats/jzim