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Initiative sur les armes: les partisans au créneau

L'UDF est contre l'initiative visant à interdire les armes à la maison. [Martin Ruetschi]
Les partisans de l'initiative veulent que l'arme militaire reste à l'arsenal. - [Martin Ruetschi]
Une semaine après les opposants, les partisans de l'initiative contre la violence des armes sont montés au créneau mardi à Berne. Stimulés par des sondages favorables en vue de la votation du 13 février, la coalition autour du PS et des Verts martèle sa conviction: la place de l'arme militaire est à l'arsenal, et non à la maison. Cela contribuera à réduire les drames familiaux et les suicides.

"Nous ne vivons pas au far-west!", relève le conseiller général chrétien-social fribourgeois Maurice Page. Contrôler et limiter la détention des armes doit permettre d'en diminuer l'usage abusif. L'un des premiers rôles de l'Etat est d'assurer la sécurité de l'individu et de la collectivité.

La conseillère nationale Chantal Galladé (PS/ZH) abonde dans le même sens. Aujourd'hui, un ménage suisse sur trois abrite au moins une arme à feu, d'origine militaire dans leur grande majorité. Ces armes ont fait un mort par jour en moyenne l'an dernier. Leur présence à domicile constitue une menace qui peut transformer la vie de femmes et d'enfants en véritable enfer.

Pas de fusil sous le lit

Pour le conseiller national Josef Lang (Verts/ZG), l'idéologie qui voit dans l'arme personnelle "la fiancée du soldat" est dépassée. A ses yeux, une limitation de la disponibilité des armes à feu contribuera à la diminution des taux de suicide et à la prévention de la violence domestique. Il assure que l'initiative ne vise pas les tireurs sportifs, les chasseurs et les collectionneurs responsables. Une série d'exceptions est prévue pour eux.

Même mot d'ordre pour les Femmes démocrates-chrétiennes, au nom de la protection de la famille. "Nous ne voulons pas de fusil d'assaut sous le lit ou dans les placards", explique Babette Sigg, présidente des Femmes PDC.

Selon un sondage mené pour le SonntagsBlick dimanche dernier, l'initiative contre les armes a pour l'heure le vent en poupe, avec près de 45% de partisans et seulement 34% d'opposants. Un cinquième des votants n'ont pas encore décidé de leur position.

Armes à l'arsenal

Déposée en février 2009 forte de 106'000 signatures, l'initiative demande notamment l'entreposage des armes d'ordonnance dans les arsenaux ainsi que la création d'un registre national des armes à feu.

Soutenu notamment par le PS, les Verts, le Parti chrétien-social, le Parti évangélique, le Groupe pour une suisse dans armée (GSsA) ainsi que des organisations féminines et de prévention du suicide, le texte veut aussi interdire les armes automatiques et les fusils à pompe.

cab/ap

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