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Les troubles continuent de s'étendre en Tunisie

La contestation se serait étendue à des villes côtières, au coeur de la Tunisie touristique. [EPA/STR]
La contestation se serait étendue à des villes côtières, au coeur de la Tunisie touristique. - [EPA/STR]
Les émeutes se poursuivent en Tunisie malgré les promesses du président Zine el Abidine Ben Ali de créer 300'000 emplois. Mardi, la situation était chaotique à Kasserine, dans le centre-ouest du pays, après une nuit de violences policières qui porterait le nombre de tués à plus de 50, selon les syndicats; 21, selon le gouvernement.

"C'est le chaos à Kasserine après une nuit de violences, de tirs de snipers, pillages et vols de commerces et de domiciles par des effectifs de police en civil qui se sont ensuite retirés", a témoigné mardi Sadok Mahmoudi, membre de l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT, centrale syndicale).

Le président de la Ligue tunisienne des droits de l'homme, Me Mokhter Trifi, a confirmé cette version de faits. "Une opération de commandos téléguidée a été organisée la nuit dernière pour piller et faire accréditer la thèse du complot avancée par le régime", a assuré Me Trifi à l'AFP.

"Situation de chaos"

"Des bandes cagoulées ont semé le chaos sous les yeux des forces régulières qui se sont ensuite retirées à l'extérieur de la ville", a-t-il ajouté. Selon lui, ces actes "visent à faire accréditer la version des autorités qui ont "attribué les émeutes du week-end à des pilleurs parmi la population".

Un fonctionnaire local ayant requis l'anonymat a aussi décrit "une situation de chaos" dans cette ville à 290 km au sud de Tunis, confirmant des tirs de snipers postés sur les toits et des forces de police tirant sur des cortèges funèbres.

Aux dires du ministère de l'Intérieur, des manifestants ont attaqué des postes de police de la ville avec des barres de fer et des cocktails Molotov et les policiers, dont huit ont été blessés, ont répliqué.

Bataille de chiffres

"Le nombre de tués a dépassé les cinquante" ces trois derniers jours, a indiqué Sadok Mahmoudi, citant un bilan recueilli auprès du personnel médical de l'hôpital régional de Kasserine. Me Trifi a lui fait état d'un "grand nombre" de tués, affirmant que la confusion qui règne actuellement ne permet pas de donner un bilan chiffré.

De son côté, le ministre tunisien de la Communication Samir Laabidi a annoncé mardi soir un bilan de 21 morts. "Ceux qui ont parlé de 40 ou 50 morts doivent produire une liste nominative", a-til lancé, faisant état de dégâts matériels "considérables" sans fournir d'évaluation chiffrée.

Le personnel médical de l'hôpital de Kasserine a lui débrayé durant une heure pour protester contre le nombre élevé de victimes et la gravité des blessures.

afp/cab/bkel

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Tunis s’embrase

D'après plusieurs témoins, des heurts ont en outre éclaté mardi soir entre des habitants du faubourg ouvrier d'Ettadamen, dans la banlieue de Tunis, et les forces de l'ordre.

Selon ces derniers, des groupes de manifestants ont saccagé des magasins et mis le feu à une banque. Les policiers se sont lancés à leur poursuite à l'aide de matraques.

C'est la première fois que des violences graves sont signalées dans la capitale tunisienne depuis le début des émeutes à la mi-décembre.