L'ambassade de Tunisie se trouve dans le quartier des représentations diplomatiques de Berne, à Kirchenfeld. Une enquête a été ouverte pour trouver les raisons et les responsables de ces violences, a indiqué la police cantonale, qui est aussi à la recherche de témoins. L'incident n'a pas laissé de trace. Les lieux ont été nettoyés tôt dans la matinée et aucune marque de dégradation n'était perceptible sur les façades du bâtiment.
Pompiers rapidement appelés
Après les jets d'engins incendiaires peu après minuit et demi, les pompiers ont aussitôt été appelés à l'ambassade. Mais comme le feu n'a pas pris, ils n'ont finalement pas eu à intervenir, a précisé la porte-parole de la police.
Cette tentative d'attentat est intervenue alors que des émeutes ont fait plus de 50 tués en Tunisie ces derniers jours, selon les syndicats tunisiens. L'Office fédéral de la police (fedpol) n'a pas voulu indiquer si l'ambassade de Tunisie était protégée au moment de l'agression, en raison des troubles qui secouent le pays. Les mesures de sécurité ne sont pas communiquées publiquement, a indiqué un porte-parole.
D'une manière générale, la protection des ambassades à Berne est assurée par la police cantonale, en collaboration avec du personnel de la Sécurité militaire et des militaires en service long. La tentative d'attaque suscite "de sérieux doutes" de la part du Comité de soutien du peuple tunisien (CSPT) en Suisse. Celui-ci assure que le pouvoir tunisien "cherche à discréditer le mouvement social" et demande que l'enquête policière fasse toute la lumière sur cette affaire.
Consulat parisien aussi victime
"Nous trouvons étranges les fortes similitudes entre cette attaque et celle du consulat de Tunisie à Pantin, près de Paris, dimanche", a déclaré à l'ATS le coordinateur du CSPT, Anouar Gharbi. Cette représentation diplomatique tunisienne avait alors été la cible d'une "petite explosion" vers 05h00 du matin. Tout comme à Berne, la déflagration n'avait occasionné que "des dégâts minimes". "Il est dans l'intérêt du régime du président Ben Ali de détourner l'attention de ce qui ce passe en Tunisie et de casser l'élan de solidarité qui s'est créé en Suisse avec le peuple tunisien", a souligné Anouar Gharbi.
"Les autorités tunisiennes parlent d'actes terroristes et de casseurs, mais derrière ce genre de propos, il y a une volonté de manipuler l'opinion afin de légitimer l'utilisation de la violence et des armes contre le peuple", a mis en garde M. Gharbi. "Le soulèvement populaire en Tunisie a un caractère pacifique", a-t-il assuré. Le CSPT, qui condamne "avec les mots les plus fermes" la tentative d'attentat souhaite qu'une enquête policière permette de retrouver le ou les auteurs. Il insiste également sur le fait que tous les aspects de l'affaire doivent être mis en lumière.
ats/boi