Le Parti bourgeois-démocratique a lancé samedi sa campagne électorale 2011 lors de son assemblée des délégués à Liestal. Il vise au moins le double de ses cinq sièges actuels au Conseil national aux élections fédérales de cet automne, et un deuxième siège au Conseil des Etats.
Parti de l'équilibre
Dans son discours d'ouverture, Hans Grunder a loué les valeurs qui caractérisent le centre de l'échiquier politique. La Suisse est selon lui un modèle de succès parce que ses habitants ont appris au cours des siècles à trouver un équilibre entre leurs intérêts, leurs ambitions, leurs cultures et leurs différentes composantes sociales.
Mais les pressions montent, dans un contexte de mutations économiques et de croissance démographique, en particulier sur les classes moyennes. Et si les propositions populistes voire extrémistes ne manquent pas, M. Grunder dit ne pas en vouloir. Il a encore souligné que le PBD avait été créé pour durer, et qu'il n'avait aucunement l'intention de fusionner avec qui que ce soit.
Pour le parti dissident de l'UDC, le siège d'Eveline Widmer-Schlumpf au Conseil fédéral reste aussi un enjeu principal. D'où une présence marquée de la Grisonne qui s'engagera sur le terrain.
Thèmes électoraux prédéfinis
Le PBD, qui part cette année pour la première fois en campagne pour des élections nationales, a présenté samedi un catalogue de thèmes électoraux. Il ne les définira toutefois plus concrètement que vers la fin février ou le début mars, a dit M. Grunder. Dans ce document de discussion, le PBD dit notamment s'identifier fortement avec la famille traditionnelle sans pour autant vouloir ignorer des formes plus contemporaines, avec les deux époux menant une vie professionnelle.
Dans l'instruction publique, le PBD trouve que l'école doit soutenir les élèves les plus faibles, mais aussi encourager les plus talentueux. Du côté du droit, le PBD demande "davantage de fermeté", notamment dans la lutte contre les abus dans la politique d'asile. Et au chapitre des finances, le PBD s'engagera pour que les familles à revenus moyens soient fiscalement favorisées.
Le PBD se dit par ailleurs favorable à l'abolition de la distinction entre fraude et soustraction fiscale. Tout en restant opposé à une adhésion à l'Union européenne, le parti table sur de bonnes relations bilatérales. Et tant qu'il n'y aura pas de solutions de substitution crédibles en matière énergétique, il reste favorable à de nouvelles centrales nucléaires.
Progression des sections
Depuis sa création en automne 2008, le parti a déjà bien progressé, selon M. Grunder. Il est maintenant représenté dans 14 cantons, avec au total 4 mandats dans des conseils d'Etat et 67 sièges parlementaires, et affiche 7000 membres, "presque autant que les Verts", s'est plu a relever son président. Le PBD espère élargir son électorat dans les rangs bourgeois, où il estime occuper un créneau attrayant.
Selon son président, de réelles chances de progression existent dans le canton de Berne, Zurich, Argovie et Thurgovie. Il n'exclut pas non plus des surprises en Suisse romande.
ats/jzim
Non à l'initiative sur les armes
L'assemblée des délégués du PBD s'est encore prononcée, samedi à Liestal, en faveur du rejet de l'initiative "pour la protection face à la violence des armes" soumise au vote le 13 février.
Le mot d'ordre a été approuvé par 82 voix contre 27 et 8 abstentions.