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Un ex-banquier suisse roule pour WikiLeaks

Julian Assange et Rudolf Elmer se sont rencontrés à Londres. [Lefteris Pitarakis]
Julian Assange et Rudolf Elmer se sont rencontrés à Londres. - [Lefteris Pitarakis]
L'ex-banquier suisse Rudolf Elmer a remis lundi à WikiLeaks des documents comprenant environ 2000 noms de riches hommes d'affaires et de parlementaires ayant tenté de frauder le fisc. Il a rencontré Julian Assange à Londres.

Rudolf Elmer, qui a travaillé pendant 8 ans dans la banque aux Iles Caïmans, un paradis fiscal des Caraïbes, a indiqué qu'ils voulait porter à la connaissance du public les pratiques cachées des comptes offshore. L'ex-banquier a remis les documents à un Julian Assange souriant et mal rasé, au club de presse international Frontline de Londres, qui avait hébergé le fondateur de WikiLeaks pendant quelques semaines avant son arrestation.

"Je suis là pour le soutenir", a déclaré devant les journalistes Julian Assange, qui faisait là une rare apparition en public en dehors de ses comparutions devant la justice dans le cadre de la procédure d'extradition lancée contre lui par la Suède. Il faudra plusieurs semaines pour publier les informations bancaires, après leur vérification par le site WikiLeaks, a-t-il précisé. Comme cela a déjà été le cas avec d'autres documents, ces informations, une fois traitées, pourraient être préalablement transmises à des organes de presse - il a cité le Financial Times et l'agence Bloomberg.

"Je suis contre le système"

L'ex-banquier n'a pas divulgué lundi le nombre ni les noms des personnes soupçonnées d'évasion fiscale. Mais il avait indiqué dimanche au journal Sonntag qu'une quarantaine d'hommes politiques et des milliardaires des Etats-Unis, de Suisse, d'Allemagne et de Grande-Bretagne figuraient sur les listes. Les données proviennent "d'au moins trois institutions financières et couvrent une période allant de 1990 à 2009", avait-t-il dit.

"Je pense qu'en tant que banquier, j'ai le droit d'agir si quelque chose ne va pas", a déclaré Rudolf Elmer. "Je suis contre le système. Je sais comment fonctionne le système et je sais comment cela marche tous les jours. De ce point de vue, j'ai voulu que la société sache ce que je sais. Cela nuit à notre société", a-t-il poursuivi.

afp/jzim

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