Au total, ce sont pas moins de 35 chefs d'Etat et de gouvernement qui participeront au grand raout placé cette année sous le signe des "Normes communes pour une nouvelle réalité". Cette "nouvelle réalité" est caractérisée par un transfert du pouvoir politique et économique d'Ouest en Est et du Nord au Sud, ainsi que par la rapidité des innovations technologiques, a souligné Klaus Schwab, le président et fondateur du WEF, mercredi lors d'une présentation à Cologny (GE).
Gare au "burnout"
Or dans un contexte mondial marqué par la globalisation et les suites de la crise économique, on peut observer aujourd'hui une tendance au "burnout global": "Un certain nombre d'acteurs ne se comportent plus de manière pro-active mais réactive, comme des pompiers après un incendie", a affirmé le patron du WEF.
Au moment où son président voit "les systèmes décisionnels internationaux dépassés par la complexité de ces changements", le WEF entend cerner les contours et débattre des possibilités de coopération mondiale qu'offre cette nouvelle donne. Outre ce défi de taille, les perspectives économiques, le processus du G20 ou encore la mise sur pied d'un réseau public-privé de réponse aux risques systémiques, capable d'enrayer une crise avant son apparition, seront autant de sujets abordés du 26 au 30 janvier dans les Alpes grisonnes.
L'actualité évoquée
L'attention se fixera surtout sur les risques globaux que sont la hausse des prix des denrées alimentaires, de l'eau et de l'énergie. Mais les participants ne manqueront pas d'aborder certaines questions brûlantes de l'actualité, comme la situation en Tunisie, selon les organisateurs du forum.
"Le WEF n'est pas un endroit où se prennent des décisions", a par ailleurs rappelé Klaus Schwab. "Pour décider, il faut une entente préalable. En tant que plateforme de discussion, c'est à ce niveau que nous jouons un rôle."
Quatre conseillers fédéraux
Côté suisse, quatre conseillers fédéraux sont annoncés dans la station: la présidente de la Confédération Micheline Calmy-Rey, le ministre de l'Economie Johann Schneider-Ammann, la cheffe du DETEC Doris Leuthard et la ministre des Finances Eveline Widmer-Schlumpf.
Le chef du Département fédéral de la Défense Ueli Maurer se rendra également à Davos, non pas comme membre de la délégation, mais pour une visite à la troupe. Car l'armée sera, comme les années précédentes, mise à contribution pour la sécurité des hôtes étrangers et suisses du forum. Plusieurs chefs d'entreprises suisses, parmi lesquels Paul Bulcke, directeur de Nestlé, le patron d'UBS Oswald Grübel et celui du Credit Suisse Brady Dougan seront également présents au rendez-vous.
ats/cer
Medvedev, Ban-Kimoon et Van Rompuy
En tout, 2500 leaders venus de plus de 100 pays prendront part à la multitude de débats agendés.
Outre les chefs d'Etats et de gouvernement, pas moins de 1400 représentants du monde de l'économie, 80 ministres, 8 banquiers centraux et 200 personnalités du monde académique feront le déplacement.
A noter qu'avec 19 pays membres représentés au niveau ministériel, le G20 est annoncé en force.
Parmi les hôtes les plus en vue figurent notamment la chancelière allemande Angela Merkel, les présidents français Nicolas Sarkozy et mexicain Felipe Calderon ainsi que les premiers ministres britannique David Cameron et japonais Naoto Kan.
Le président russe Dmitri Medvedev prononcera le discours inaugural. Le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner et le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon se trouvent aussi sur la liste des invités.
Avec la venue du président du Conseil, Herman Van Rompuy, et de dix commissaires, l'Union européenne sera bien représentée.