Le journal alémanique cite l'exemple de Mehdi Trabelsi, représentant de Lacoste en Tunisie, victime de son homonymie avec la famille présidentielle. Il n'est ni le fils de Belhassen Trabelsi, ni le neveu de l'épouse du président, et l'a fait savoir sur le site tunisien "kapitalis.com".
Ses avocats auraient déjà protesté auprès du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) à Berne et demandé que son nom soit tracé de liste. Pour sa part, le DFAE ne veut pas s'exprimer sur des cas précis.
Selon "Le Matin Dimanche", trois autres lettres, au moins, sont arrivées au Conseil fédéral via l'ambassade de Suisse à Tunis. Le concessionnaire de Citroën en Tunisie, Bassam Loukil, affirme n'avoir aucun lien avec le clan de l'ex-président. C'est également le cas du concessionnaire BMW Mohamed Ben Jamâa et du groupe Amen Bank.
Il y bien eu blocage d'avoirs en Suisse
Le DFAE a lui confirmé que des avoirs de l'entourage de Ben Ali ont été bloqués, sans en préciser la nature et la valeur. Les services de Micheline Calmy-Rey confirment également que des plaintes ont été déposées en Suisse et qu'elles sont examinées "de manière approfondie", mais ne commentent pas ces cas particuliers.
L'avocat de l'Association des Tunisiens de Suisse, Christian Grobet, a notamment affirmé dimanche soir à la Radio Suisse Romande (RSR) que le clan Ben Ali détiendrait, via des "hommes de paille", un immeuble commercial et deux appartements privés dans la cité de Calvin. L'association a transmis ces éléments au Conseil fédéral et au procureur général de Genève, a-t-il ajouté.
Le Conseil fédéral avait décidé mercredi de bloquer les "avoirs et les ressources économiques" appartenant ou contrôlés par l'ex-président tunisien et son entourage. Selon les médias, de l'argent est vraisemblablement placé dans une ou plusieurs banques à Genève et des biens immobiliers sis dans les cantons de Genève et Fribourg. L'ordonnance édictée par le gouvernement liste plus d'une quarantaine de noms de personnes physiques et d'entreprises.
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