Selon les organisateurs du grand "brain-storming" annuel qui doit réunir cette année quelque 35 chefs d'Etat et de gouvernement ainsi que 2500 décideurs du monde entier, Dmitri Medvedev a maintenu sa présence malgré l'attentat pour lequel les autorités russes s'orientent vers la piste des rebelles islamistes du Caucase du Nord. Il "arrivera pour faire le discours d'ouverture et repartira immédiatement après", a expliqué le WEF.
Le service de presse du Kremlin n'a voulu mardi soir "ni confirmer ni infirmer cette information" après avoir annoncé que le président russe ajournait son départ pour la Suisse. Selon les experts, Dmitri Medvedev, s'il confirme sa venue dans la petite station chic des Alpes suisses, redoublera d'efforts pour y assurer face aux centaines de grands patrons d'entreprises et argentiers attendus que la Russie ne permettra pas une nouvelle catastrophe comme celle qui a endeuillé l'aéroport de Domodedovo. Il tentera surtout de convaincre que le pays reste un lieu sûr pour des investissements étrangers qu'il espère bien attirer.
Terrorisme et questions économiques
En tout état de cause, la question du "terrorisme", que Moscou définit comme sa plus grande "menace", devrait s'inviter lors des dizaines de débats prévus jusqu'à dimanche. Elle s'ajoutera à un agenda chargé de questions économiques brûlantes pesant sur la reprise de l'économie mondiale en 2011, telles que la fragilité de la zone euro, la refonte du système monétaire internationale ou encore la "guerre" des devises.
Le président français Nicolas Sarkozy, qui doit venir jeudi à Davos pour la deuxième année consécutive, ne devrait pas manquer de les aborder en présentant les ambitions pour l'année du G20, durant la présidence française. La chancelière allemande Angela Merkel sera elle particulièrement attendue sur l'euro, alors que l'Allemagne traîne des pieds pour renforcer le Fonds de soutien à la zone, actuellement à l'étude.
Quatre conseillers fédéraux
Ces sujets seront au coeur des tables rondes auxquelles doivent participer notamment le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, ou encore les Premier ministres japonais et britannique Naoto Kan et David Cameron. Enfin, le WEF a mis à l'honneur cette année les pays émergents, avec une forte présence indienne et chinoise, pour illustrer, a-t-il expliqué, la place désormais prépondérante de ces pays sur la scène économique et politique mondiale.
Côté suisse, quatre conseillers fédéraux sont annoncés: la présidente de la Confédération Micheline Calmy-Rey, le ministre de l'Economie Johann Schneider-Ammann, la ministre des infrastructures Doris Leuthard et la ministre des Finances Eveline Widmer-Schlumpf.
agences/cab
Klaus Schwab annonce une "ère de modestie"
Des temps durs attendent les participants au Forum économique mondial (WEF), annonce mercredi le fondateur du rendez-vous grison, Klaus Schwab. Après la crise économique mondiale des deux dernières années, c'est une "ère de modestie" qui s'ouvre.
Le glissement des centres économiques vers l'est et le sud amènera des changements politiques, économiques et sociaux importants, explique Klaus Schwab dans une contribution au journal allemand "Handelsblatt" de mercredi.
De nouveaux acteurs globaux, en particulier non-étatiques, gagnent en importance plus rapidement que par le passé. Et il faut s'attendre à ce que les Etats défendent leurs intérêts plus vigoureusement, au détriment de la coopération internationale.
"Comme ni les gouvernements ni les entreprises ne peuvent surmonter seuls la complexité des défis globaux, la frontière entre économie et politique va encore s'estomper davantage", écrit Klaus Schwab.
Dans une société globale, il est toujours plus important d'avoir des valeurs communes. "Nous ne pourrons façonner le futur de manière positive qu'avec un sens global de la communauté", affirme-t-il.
Pour surmonter les problèmes d'aujourd'hui, il est nécessaire d'établir de nouveaux partenariats et de nouvelles coopérations entre politique, économie et société civile.