Le gotha mondial des affaires et de la politique s'est retrouvé à Davos (GR) en début de soirée pour les premiers discours officiels de la réunion. Le grand "brain-storming" annuel réunit cette année quelque 35 chefs d'Etat et de gouvernement ainsi que 2500 décideurs du monde entier.
Dans sa prise de parole très attendue deux jours après l'attentat meurtrier à l'aéroport de Moscou, Dmitri Medvedev a appelé à plus de solidarité dans la lutte contre le terrorisme. Le président russe a rappelé qu'aucun pays n'était à l'abri d'un tel drame. "Il n'y a pas de remède universel, mais une chose est clair: dans un monde interdépendant, la lutte contre ce phénomène dépend de la solidarité entre Etats. Il faut intensifier nos efforts en commun", a-t-il ajouté.
Une minute de silence pour les victimes de Moscou
En début de réunion, l'assemblée a observé une minute de silence en signe de compassion avec les victimes de l'attentat de Moscou. "Il faut avant tout éradiquer les racines sociales du terrorisme que sont la pauvreté et le chômage. Et tout faire pour que le développement mondial soit sûr et juste", a poursuivi Dmitri Medvedev.
Le chef d'Etat a par ailleurs souligné que la date et le lieu de l'attentat n'avaient pas été choisis au hasard. "Ceux qui ont fait ça veulent une Russie à genoux. Ils ont compté avec le fait que j'allais annuler ma venue à Davos. Mais la Russie est consciente de ses responsabilités devant ses citoyens, mais aussi devant la communauté internationale. C'est pour cela que je suis ici ce soir."
Le WEF, un lieu où trouver des solutions
Première à prendre la parole, Micheline Calmy-Rey a regretté que la gouvernance internationale soit pour l'heure fragmentée et peu efficace. Selon la présidente de la Confédération, une nouvelle dynamique est nécessaire pour surmonter les blocages actuels. La mondialisation a fait apparaître des risques d'une ampleur sans précédent tels que la pauvreté, l'instabilité des marchés, le changement climatique, la raréfaction des ressources naturelles ou le terrorisme, a relevé Micheline Calmy-Rey.
Dans un monde fortement globalisé où les risques sont nombreux, il n'y a pour l'heure aucune instance capable de trouver des solutions justes aux défis à surmonter, a insisté la ministre des affaires étrangères. Pour y remédier, elle propose par exemple de transformer le Conseil économique et social des Nations Unies en un Conseil de la durabilité.
Pour la Genevoise, le Forum économique mondial de Davos est un lieu privilégié de rencontres pour les acteurs clés du changement ainsi que pour la recherche de nouvelles solutions. La cheffe du Département des affaires étrangères a fait part de sa confiance à ce sujet en souhaitant un plein succès aux participants du WEF.
Le président et fondateur du Forum Klaus Schwab a pour sa part appelé à faire preuve d'optimisme et d'idéalisme malgré le fait que nous soyons proches d'un "burnout mondial".
agences/boi
Du beau monde dans les Grisons
Outre Dmitri Medvedev et Micheline Calmy-Rey, 35 chefs d'Etat et de gouvernement doivent venir dans les Grisons jusqu'à dimanche.
Le président français Nicolas Sarkozy doit venir jeudi à Davos pour la deuxième année consécutive.
La chancelière allemande Angela Merkel sera elle particulièrement attendue sur l'euro, alors que l'Allemagne traîne des pieds pour renforcer le Fonds de soutien à la zone, actuellement à l'étude.
Les Premiers ministres japonais et britannique Naoto Kan et David Cameron seront également dans les Grisons, ainsi que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner.
Le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet et le président du Conseil, Herman Van Rompuy feront aussi le déplacement.
Côté suisse, trois conseillers fédéraux sont annoncés aux côtés de la président: le ministre de l'Economie Johann Schneider-Ammann, la ministre du DETEC Doris Leuthard et la ministre des Finances Eveline Widmer-Schlumpf.
Côté défections, le patron du géant des médias News Corp Rupert Murdoch ainsi que la star américaine Robert De Niro ont annoncé mercredi qu'ils renonçaient à effectuer le voyage.