Pour les initiants, qui profitent de cette année électorale pour relancer l'idée d'une caisse unique, la concurrence actuelle entre 80 caisses ne fonctionne pas. Elle coûte cher: le comité évoque dans un communiqué des frais inutiles à hauteur de plusieurs centaines de millions de francs. Pire, le système actuel conduit à pénaliser les personnes âgées et les malades chroniques et ne permet pas d'investir dans la prévention.
Une caisse unique permettrait de pallier ces problèmes. Chargée de l'assurance de base obligatoire, celle-ci s'inspirerait des modèles de l'AVS et de la caisse nationale d'assurance accidents SUVA. Elle prendrait la forme d'une institution nationale de droit public dont les organes seraient composés de représentants de la Confédération, des cantons, des assurés et des fournisseurs de prestations.
Primes par tête et indépendantes du revenu
Plus question d'évoquer des cotisations dépendantes du revenu, une exigence qui avait entre autres conduit à l'échec (71,2% de non) d'une précédente initiative en 2007. Le financement resterait garanti par des primes par tête. Celles-ci seraient fixées et encaissées par des agences cantonales, voire intercantonales. Ces dernières se chargeraient aussi du paiement des prestations. Les primes seraient fixées par canton et calculées sur la base des coûts de l'assurance de base.
En cas d'acceptation de l'initiative, le Conseil fédéral devrait proposer les mesures nécessaires pour transférer à la caisse unique les réserves, provisions et fortune des assureurs privés issues de l'assurance obligatoire. Si le Parlement n'arrive pas à légiférer dans les trois ans, les cantons pourraient chacun introduire une caisse unique sur leur territoire.
Côté partis, le PS, les Verts, le PdT, le PEV et le PCS soutiennent l'initiative. La Fédération suisse des patients, la Fédération romande des consommateurs, le Mouvement populaire des familles, attac et l'AVIVO figurent parmi les organisations représentées au sein de l'association pour une caisse maladie publique.
ats/ps
Lunettes: Visilab critique la Confédération
Le patron de Visilab Daniel Mori a vivement dénoncé lundi la suppression de la participation de l'assurance maladie aux coûts des lunettes. "Il s'agit d'une mesure scandaleuse et qui peut avoir des conséquences graves pour les enfants", a-t-il déclaré.
Présentant les résultats annuels du groupe, numéro un de l'optique en Suisse, Daniel Mori a expliqué qu'il était très important de déceler rapidement un défaut de la vue chez un enfant. "La suppression du remboursement de 180 francs par année par l'assurance de base peut conduire les familles au budget limité à ne pas réagir assez tôt", a-t-il affirmé. "Nous avons été stupéfaits de la façon dont cette mesure a été annoncée, sans consultation", a ajouté Daniel Mori.
L'impact est moins grave pour les adultes, dans la mesure où l'assurance de base ne remboursait que 180 francs tous les cinq ans et une fois la franchise épuisée, "un montant symbolique", a relevé le patron de Visilab.