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Initiative sur les armes: le oui recule

La campagne du non a marqué des points ces dernières semaines
La campagne du non a marqué des points ces dernières semaines
L'initiative fédérale de la gauche "Pour la protection face à la violence des armes" perd du terrain et pourrait ne pas passer la rampe le 13 février. Selon un sondage de l’Institut gfs réalisé pour la SSR, les partisans ont perdu cinq points en trois semaines à 47% des voix, pour 45% de non et 8% d’indécis.

La campagne est désormais bien engagée et les opposants gagnent du terrain sur presque tous les fronts. Les partisans de l’initiative ne progressent qu’au sein du parti socialiste à l’origine du texte. Le nombre d’indécis n’a reculé que de  9% à 8%. Autrement dit, les arguments des opposants ont retourné une partie des électeurs qui étaient favorables au texte.

Comme lors de la dernière prise de température, les plus grandes différences apparaissent en fonction du sexe des personnes sondées. Les femmes sont encore 55% (contre 61% dans le précédent sondage) à soutenir le texte alors que les hommes sont 54% (51%) à se prononcer pour un rejet du texte.

Age et sexe déterminants

On retrouve de fortes différences en fonction de l’âge des personnes interrogées. Quelque 57% (59%) des 18-39 ans sont favorables au texte, contre 49% (53%) dans la tranche des 40 à 64 ans. En revanche, seuls 33% (44%) des 65 ans et plus devraient se prononcer pour l’initiative qui nécessite par ailleurs la double majorité pour passer, ce qui va corser les choses.

Au niveau national, la campagne des opposants a fait un tabac au Tessin. Désormais, seuls 38% des Tessinois sont favorables à ce texte revendiquant un durcissement du contrôle des armes. Il y a trois semaines, ils étaient 59% à le soutenir! En Suisse romande, le oui atteint 54% (55%) tandis que les Alémaniques seraient 45% (51%) à approuver ce texte.

Sécurité et tradition

L’explication de certaines de ces différences est à rechercher du côté de l’argumentaire brandi par les deux camps.  Du côté des partisans, on estime qu’il est inutile de posséder une arme à la maison compte tenu des menaces qui pourraient peser sur le pays.  Une forte partie des sondés estiment aussi que les armes sont un réel danger.

Dans le camp adverse, on estime que l’initiative n’empêchera ni l’usage illégal d’armes, ni leur mauvaise utilisation. Les opposants estiment qu’une partie des revendications de l’initiative est déjà remplie puisqu’il est notamment possible de déjà laisser volontairement son arme de service dans un arsenal. Par ailleurs, ce texte mettrait en cause la tradition et le système suisse de milice.

Double majorité

L’Institut de sondage estime dans son analyse que l’issue du scrutin reste ouverte. Il estime que trois scénarii restent possibles. Selon l’option la plus plausible pour les sondeurs, la campagne devrait se poursuivre sur sa lancée  jusqu’au rejet du texte. L’Institut estime toutefois qu’une démobilisation des opposants les moins convaincus ou une fin de campagne particulièrement animée laissent toutes les options ouvertes.

Etant donné que la Suisse alémanique est plutôt opposée au texte et que les Tessinois le rejettent également, la tâche s’annonce toutefois rude pour les partisans puisque l’initiative doit obtenir la double majorité du peuple et des cantons.

Xavier Studer

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Une initiative de la gauche

Déposée en février 2009 forte de 106'000 signatures, l'initiative vise à réduire le nombre d'armes dans les ménages en Suisse.

Elle demande notamment l'entreposage des armes d'ordonnance dans les arsenaux ainsi que la création d'un registre national des armes à feu.

Soutenu notamment par le PS, les Verts, le Groupe pour une suisse dans armée (GSsA) ainsi que des organisations féminines et de prévention du suicide, le texte veut aussi interdire les armes automatiques et les fusils à pompe.

Méthodologie

- Le sondage a été réalisé du 24 au 29 janvier auprès d'un échantillon de 1209 personnes représentatives des différentes régions linguistiques.

- La marge d'erreur est d'environ 2,9% selon l'Institut Gfs