La logique aurait voulu qu'une instruction de cette importance soit confiée au Procureur général du canton. Pierre Cornu étant sur le départ, c'est donc son successeur Pierre Aubert qui aurait dû se charger du dossier. Mais ce dernier a dû se récuser, en raison des liens que son entourage proche possède avec les plaignants. Problème: le nouveau procureur général n'est pas le seul à avoir dû s'y résoudre. Plusieurs autres magistrats ont également dû faire de même, comme nous a confirmé Pierre Cornu.
C'est ici qu'intervient Renaud Weber: contrairement à beaucoup d'autres magistrats, Il n'est membre d'aucun parti et n'a pas de lien politique qui pourrait être gênant dans une telle instruction. Il est donc le candidat idéal.
Le "Winkelried" neuchâtelois...
Pour autant, l'interessé déclare lui-même ne pas aller de gaieté de coeur dans cette instruction. Il se compare même à Winkelried, ce héros légendaire de la mythologie suisse qui se sacrifia pour l'amour de la patrie… Confier une affaire si délicate à un juge que d'aucuns qualifient d'illustre inconnu est en tous cas révélateur. Cela montre les limites des liens ténus entre la justice et la politique à Neuchâtel.
Jérôme Galichet/oa
La plainte pénale
Une plainte pénale a été déposée contre l'ancien ministre par une femme, soupçonnée d'abus à l'aide sociale, et par ses proches. Elle porte sur la contrainte, l'abus d'autorité et faux dans les certificats. Ces délits présumés auraient été commis au début de l'année 2010 dans le cadre des fonctions gouvernementales de l'ex-Conseiller d'Etat.