Après l'annonce par Philip Morris de la suppression de 120 emplois, c'est au tour d'un autre groupe américain de prendre des mesures de restructuration. Energizer, dont la maison mère est implantée aux Etats-Unis, veut fermer son site production de piles alcalines et d'emballage à la Chaux-de-Fonds.
Les coûts de production en Suisse sont les plus élevés du groupe, a expliqué Energizer dans un communiqué pour justifier son projet de restructuration afin d'améliorer sa compétitivité. Cette société ajoute qu'elle connaît un excédent de sa capacité de production dans le segment des produits alcalins.
Le personnel abattu
"Les gens sont choqués", a expliqué Catherine Laubscher, secrétaire régionale du syndicat Unia. Les collaborateurs ont quitté en silence l'usine en milieu d'après-midi après avoir été informés par la direction générale du projet de restructuration. Il n'y a eu aucun débordement ou incident. Des syndicalistes ont distribué devant l'entrée de l'entreprise des tracts dénonçant cette "annonce brutale" et "sans consultation" des partenaires sociaux de la fermeture de l'usine.
Le groupe a lancé une procédure de consultation des travailleurs qui se terminera fin mars. Il s'agira alors de prendre une décision finale.
Peu d'espoir, selon Unia
Même si le groupe évoque un "projet de fermeture potentielle" de cette usine, beaucoup estime que la décision a déjà été prise. "Il y a vraiment très très peu d'espoir", a aussi estimé la secrétaire régionale d'Unia.
En cas de fermeture, les collaborateurs bénéficieront de mesures d'accompagnement comprenant notamment des indemnités de départ, un support professionnel en services de transition de carrière et un programme de retraites anticipées, a assuré le groupe.
Le fabricant de piles a été l'une des premières entreprises implantées à La Chaux-de-Fonds par la promotion économique cantonale. Si elle se confirme, cette fermeture touchera également nombre d'autres personnes, notamment en raison des mandats de sous-traitance.
Soutien des autorités
Le Conseil d'Etat neuchâtelois dit avoir pris acte avec une "grande inquiétude" de l'avenir du site Energizer à la Chaux-deFonds. Il a été informé ces dernières semaines que la direction internationale du groupe américain étudiait des variantes pouvant déboucher sur une restructuration.
Le Département de l'économie s'est entretenu avec les dirigeants pour trouver des solutions alternatives, notamment le maintien de l'activité sous une forme réduite. Mais en raison des impératifs de rendement des propriétaires, aucune proposition n'a été retenue pour le moment, déplore le Conseil d'Etat.
Les autorités de La Chaux-de-Fonds ont immédiatement exprimé leur solidarité aux employés et à leurs familles. Le Conseil communal a demandé qu'un plan social efficace permette de reclasser un maximum de personnes si la maison mère ferme son usine dans la Métropole horlogère.
ats/cer