Le chef de la police jurassienne sur le départ
Le divorce est consommé entre le Gouvernement jurassien et son chef de la police Henri-Joseph Theubet, accusé de mobbing et d'abus d'autorité. Les deux parties ont signé une convention de départ, révèle Le Temps ce jeudi, mettant un terme à une longue crise qui a secoué le canton et son ministre PDC Charles Juillard.
Le Gouvernement jurassien avait prévu un communiqué demain, mais Le Temps a pris de court les autorités: le canton et le futur ex-chef de la police Henri-Joseph Theubet ont signé une convention de départ, mettant ainsi un terme à près d'une année de crise à la tête de la police jurassienne.
Le commandant de la police, suspendu depuis l'été dernier à la suite des accusations de mobbing et de poursuites pénales pour abus d'autorité, quittera donc ses fonctions dans un délai encore inconnu, après avoir passé huit ans à la tête des 130 policiers du canton.
Le ministre de la Police Charles Juillard, s'il "ne confirme rien" pour l'instant, souhaite en effet "régler l'affaire rapidement", comme le souligne le quotidien. Et le service de presse du canton a confirmé ce matin qu'une information à ce sujet devait être donnée vendredi. Impossible toutefois de savoir quels sont les termes de la convention de départ. Tout au plus peut-on dire que l'indemnité peut varier entre 6 et 18 mois de salaire.
Mobbing et abus d'autorité
Pour rappel, Henri-Joseph Theubet est sous le feu de la critique depuis près d'un an pour sa manière cavalière et cassante de diriger la police jurassienne - 20 policiers ont démissionné en deux ans. En août dernier, l'ancien procureur Arthur Hublard a dénoncé le commandant à la justice pour mobbing et abus d'autorité - il aurait annulé des amendes -, contraignant Charles Juillard, à quelques mois des élections cantonales, à suspendre son commandant.
Cette suspension devait dans un premier temps durer le temps de l'enquête menée par le Ministère public, dont les conclusions ne sont pas attendues avant l'automne. Mais Charles Juillard reconnaît que "plus l'absence se prolonge, plus le retour du commandant devient problématique" et que les réformes "doivent démarrer rapidement".
Le départ d'Henri-Joseph Theubet, en proie également à des problèmes de santé, devenait donc inéluctable. Reste à savoir si le procureur Jean Crevoisier enverra le désormais ex-commandant de la police devant le tribunal ou s'il classera l'affaire. De cette décision dépendra la suite à donner à la plainte qu'Henri-Joseph Theubet a déposée contre Arthur Hublard pour diffamation et calomnie, comme l'indiquait notre blog jurassien lundi.
Patrick Suhner
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