Le plan a été présenté mercredi au gouvernement qui l'a adopté, a déclaré Mark Muller jeudi lors du point de presse du Conseil d'Etat. Il s'agit de prendre des mesures énergiques et dans des délais plus brefs que ceux préconisés par l'Inspection cantonale des finances (ICF), à savoir fin 2012.
Trois objectifs ont été fixés: mettre à jour les dossiers des locataires individuellement, améliorer le système de contrôle interne de la gérance, ainsi que contrôler les baux de logement un par un afin de les résilier ou de modifier les loyers, a expliqué le chef du Département des constructions et des technologies de l'information (DCTI).
Une "task force" avec un patron indépendant
La "task force" de cinq personnes sera opérationnelle pendant un an. Elle contrôlera la mise en oeuvre de ces mesures. Elle rendra un rapport tous les deux mois au DCTI ainsi qu'à l'ICF. Afin de garantir son indépendance, son patron sera une personnalité extérieure au département. Il n'a pas encore été désigné, a ajouté Mark Muller.
Certaines pratiques seront réexaminées. Parmi elles, la mise en location d'objets acquis par l'Etat en vue d'obtenir la maîtrise d'un terrain sur lequel un projet d'urbanisation est prévu. Le conseiller d'Etat veut aussi étudier l'externalisation de la gestion de certains biens isolés (villas, places de parc ou locaux) à des régies privées.
"Je ne suis pas exempt de tout reproche"
Le chef du DCTI a répondu à certains reproches formulés à son encontre, notamment d'avoir trop attendu pour faire de l'ordre dans ce service sous ses ordres depuis plus de cinq ans. A son arrivée, il a expliqué avoir mis la priorité sur les nouvelles constructions et l'assainissement du parc administratif de l'Etat, un enjeu financier bien plus important que les objets loués à des tiers. Après plusieurs années sans véritable direction à l'Office des bâtiments, la gérance dispose depuis fin 2007 d'une nouvelle cheffe qui s'est attelée à mettre de l'ordre, a souligné Mark Muller. Avec une équipe toute fraîche, elle poursuivra le travail pour remédier à la "situation préoccupante" révélée par l'audit.
Interrogé sur le copinage qui aurait permis à un ancien conseiller d'Etat d'être au bénéfice d'un logement du canton à prix raisonnable, Mark Muller a répondu que la décision avait été prise avant son arrivée. Quant à l'audit, le conseiller d'Etat est revenu sur ses déclarations selon lesquelles son département l'aurait commandé. J'ai été mal informé par le DCTI, a-t-il relevé. La décision a été prise d'un "commun accord" avec l'ICF.
Dans une interview publiée jeudi dans la "Tribune de Genève", le chef du DCTI affirme en outre "ne pas avoir été au courant du rapport de 2005 de l'Inspection cantonale des finances", qui révélait déjà des dysfonctionnements à la gérance. "Je ne suis pas exempt de reproches, mais je ne crois pas que cela mérite de démissionner", relève-t-il.
ats/ps
Une villa 7 pièces pour 950 francs par mois
La publication dans la presse du rapport de l'ICF déposé fin 2010 a mis le feu aux poudres la semaine dernière. L'audit révélait la gabegie régnant au service de la gérance immobilière de l'Etat. Parmi les anomalies, la location d'une villa de sept pièces pour 950 francs par mois. Dans cette affaire, l'Etat de Genève aurait perdu des millions de francs en n'adaptant pas ses prix à ceux du marché. Le Conseil d'Etat ne compte pas rechercher l'auteur de la fuite dans les médias, a précisé Mark Muller.