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Les urgences de Sion submergées de skieurs

La neige dure est montrée du doigt par les médecins. [Arno Balzarini]
La neige dure est montrée du doigt par les médecins. - [Arno Balzarini]
Les skieurs accidentés conduits à l'hôpital de Sion (VS) dans un état grave sont de plus en plus nombreux. Une situation qui inquiète le chef des urgences. En une semaine à peine en Valais, trois personnes, dont une fillette de 12 ans, ont perdu la vie sur les pistes.

Les urgences de l'hôpital
de Sion ne disposent pas de statistiques sur le nombre d'accidentés du ski
depuis janvier dernier mais Daniel Fishman, chef des urgences du Centre
hospitalier du centre du Valais (CHCVs) est catégorique: "Il y a une hausse
significative du nombre et de la gravité des cas".

Ces dernières semaines,
sollicité par les médias, le médecin nuançait ses propos, soucieux d'être le
plus objectif possible. Mais aujourd'hui, il sort de sa réserve: "Je suis
inquiet. Tous les jours nous avons un cas grave. Il faut absolument dire aux
gens de respecter strictement les règles de sécurité sur les pistes, d'adapter
leur vitesse et d'accompagner les enfants", a-t-il indiqué vendredi à
l'ATS.

Comme des motards

Les personnes accidentées, de tous âges, souffrent souvent de
traumatismes crâniens, de fractures du tibia, du péroné, des épaules, des bras,
du bassin ou encore de luxations de hanches. "La proportion des cas
pouvant laisser des séquelles est en hausse", précise Daniel Fishman, qui
indique constater chez certains "des traumatismes que l'on voit chez les
motards accidentés".

Le chef des urgences du CHCVs s'explique la gravité
des cas par la dureté extrême d'une neige verglacée. "La montagne est
belle, les pistes sont bien préparées et il fait beau mais il faut être
particulièrement prudent", relève le chef des urgences qui,
personnellement attendra les prochaines chutes de neige pour permettre à ses
quatre enfants de chausser les skis.

Depuis le 6 février, trois
accidents mortels de ski ont eu lieu en Valais. A Champéry, une Vaudoise de 65
ans a chuté sur une piste fermée qu'elle avait empruntée malgré la
signalisation. Le lendemain 7 février, à Fiesch, un Bernois de 50 ans a fait
une chute mortelle alors qu'il skiait en bordure de piste. Enfin, jeudi, une
Biennoise de 12 ans a chuté d'un téléski à Evolène. Elle a ensuite dévalé la
pente verglacée le long du téléski avant de percuter un pylône équipé d'un
matelas de protection. Elle est décédée à l'hôpital de Sion.

Par ailleurs, un élève de 5 ans qui avait été grièvement blessé après un accident de téléski dans le canton d'Appenzell Rhodes-Intérieures, est décédé le 3 février. L'arbalète qu'empruntait seul l'enfant s'est coincée entre son casque et ses lunettes après une chute, le traînant sur plusieurs mètres.

ats/cab

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Plus de 70'000 accidents par année

Sur 2,2 millions d'adeptes des sports de neige en Suisse, 45'000 skieurs et 26'000 snowboardeurs sont victimes d’un accident chaque année, selon les estimations du Bureau de prévention des accidents (BPA).

Chez les skieurs, les blessures touchent surtout les genoux (25%). Viennent ensuite les épaules (20%), la partie inférieure des jambes et les pieds (15%), puis la tête (15%), indique le BPA dans sa brochure de prévention pour le ski et le snowboard.

Chez les snowboarders, les avant-bras et les mains (30%) sont les plus touchés, suivis par les épaules (20%) et la tête (16%).

Le BPA indique aussi qu'à une vitesse de 50 km/h, une allure fréquemment atteinte, un choc équivaut à une chute de 10 mètres.