Une réunion de coordination s'est tenue mercredi à Marseille entre les enquêteurs suisses, italiens et français. Des représentants d'Interpol étaient également présents.
Appel à témoin
Les enquêteurs suisses ont lancé un appel à témoin en vue de retrouver une grosse voiture, vraisemblablement de type break, de couleur foncée et immatriculée en Suisse, qui circulait en Corse début février.
Ce véhicule ressemblait à l'Audi A6 avant break noire conduite par le père et pourrait avoir été confondu avec celui-ci par des témoins. Les personnes s'étant trouvées sur l'Ile de Beauté durant la période en question avec un tel véhicule sont priées de prendre contact avec la police suisse ou française.
Le porte-parole de la police a précisé que le véhicule recherché n'est pas "impliqué dans cette affaire, mais qu'il pollue la récolte de témoignagnes".
Aucune certitude
"A ce jour, nous ne savons pas où se trouvent les jeunes filles. Nous n'avons aucune certitude sur leur sort", a dit à la presse le procureur de Marseille, Jacques Dallest. "L'enquête se poursuit de manière très active. Beaucoup d'investigations restent encore à mener sur les trois territoires dans cette affaire hors normes et très particulière", a-t-il ajouté.
Seule certitude, le père des jumelles a envoyé depuis le sud de l'Italie, peu avant de se suicider, une lettre à sa femme dans laquelle il fait état de la mort des fillettes. "C'est un jeu de piste criminel qu'il nous appartient encore de déchiffrer", dit Jacques Dallest.
Magnétophone disparu
Son homologue de Lausanne, le procureur du Ministère public vaudois Pascal Gillieron, a confirmé pour sa part que les enquêteurs sont toujours à la recherche du magnétophone dont le père ne se séparait jamais. Cet appareil pourrait contenir un message donnant des informations sur le sort des fillettes.
Il a précisé que les enquêteurs n'excluent aucune piste, pas même celle d'une complicité dans la région lyonnaise. "On doit laisser ouvertes toutes les portes. La possibilité de l'intervention d'un tiers reste présente. On continue à enquêter dans ce sens", a dit le magistrat suisse. "Ce que l'on sait, c'est que le téléphone du père a été localisé aux alentours de Lyon, sur le chemin normal qui mène de Suisse à Marseille".
Du côté des enquêteurs italiens, le chef de la police mobile de Foggia, Alfonso Fabbrocini, a précisé que ni les chiens renifleurs ni les analyses scientifiques n'ont trouvé de trace de personnes décédées dans la voiture du père, abandonnée à Cerignola où il s'est suicidé. "C'est la seule chose qui nous réconforte", a-t-il ajouté.
De la boue, de la terre et des restes de végétation sur le véhicule sont actuellement en cours d'analyse.
Secret de l'enquête
Aux questions des journalistes sur la découverte supposée de traces de sang au cap Corse ou sur les témoignages qui attesteraient de la présence des fillettes sur l'île, Jacques Dallest a opposé une fin de non-recevoir.
Il s'est retranché derrière la confidentialité de l'enquête. "Le propre d'une enquête criminelle est d'envisager toutes les hypothèses", a-t-il rappelé. "Tout est possible dans cette affaire, même les rebondissements les plus étonnants. On ne peut pas, pour l'instant, écarter de manière définitive la moindre piste".
ats/lan
Un périple à reconstituer
Les enquêteurs cherchent surtout à reconstituer précisément le périple de Matthias Schepp, parti de Saint-Sulpice (VD) le 30 janvier, jusqu'à Cerignola, dans la région des Pouilles, où il s'est jeté sous un train le 3 février.
Les policiers ont perdu la trace des fillettes sur le ferry "Scandola", qui assurait la traversée entre Marseille et Propriano, dans le sud de la Corse, dans la nuit du 31 janvier au 1er février.