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La police genevoise fait la grève des amendes

Les policiers genevois sont en grève. [Salvatore Di Nolfi]
Perte de temps administrative, irrespect et problèmes de communication sont au menu des revendications des gendarmes genevois. - [Salvatore Di Nolfi]
Dans un mouvement de protestation contre la conseillère d'Etat libérale Isabel Rochat, les policiers genevois font la grève des amendes et des uniformes depuis jeudi matin. Les complications administratives, le manque de temps et l'irrespect sont en tête des préoccupations.

Depuis jeudi matin et pour une durée indéterminée, la ville de Genève ne connaît plus les amendes et les policiers sont en civil et mal rasés, selon une information de la RSR. Telles sont les mesures votées mercredi par les 250 participants à l'assemblée générale extraordinaire de l'Union du Personnel du Corps de Police (UPCP), pour faire part de leurs revendications.

Les policiers souhaitent revenir à la table des négociations avec le Conseil d'Etat en étant respecté et pouvoir se déterminer sur les réformes en cours

Un manque de reconnaissance

Au chapitre des réclamations, les policiers genevois dénoncent aussi des conditions de travail insupportables suite à l'entrée en vigueur du nouveau code de procédure pénale. "Le temps dévolu aux tâches administratives a quadruplé alors qu'il faudrait être dans la rue", a critiqué le président du syndicat.

L'UPCP se défend de revenir sur les accords conclus entre la police et le Conseil d'Etat. "Des modifications ont ensuite été effectuées derrière notre dos", accuse Jean-Marc Widmer, membre du comité de l'UPCP. Il évoque en particulier un délai de 72 heures qui ne serait plus respecté pour annoncer des modifications des horaires des gendarmes.

La grève générale envisagée

Les gendarmes, qui représentent deux tiers de l'effectif de la police, sont suivis dans leur mouvement par les gardiens de prison. Le tiers restant des policiers poursuit ses activités normales."Nous ne voulons pas négliger les prestations à la population", a assuré le président.

Concrètement, les gendarmes patrouillent en civil avec un gilet identifiable et leur arme et ils ne sont plus obligés de se raser. Concernant les amendes, la grève vise les amendes d'ordre et les contraventions. Les automobilistes en faute sont toutefois interpellés et remis verbalement à l'ordre.

Le syndicat compte aussi sensibiliser la population à ses revendications par le biais de flyers et de stands.

L'UPCP a donc durci le ton et envisage même une grève générale. Avant cette ultime échéance, l'assemblée s'est prononcée sur 17 autres mesures dont la teneur n'a pas été dévoilée pour résever l'effet de surprise.

ats/vik

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