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Le périmètre de la Praille change de classe

Le projet Praille-Acacias-Vernets vise à urbaniser la plus grande zone industrielle à Genève. [Denis Balibouse]
A Genève, le projet Praille-Acacias-Vernets vise à urbaniser une zone industrielle. - [Denis Balibouse]
Le Conseil d'Etat genevois a adopté le projet de loi de déclassement du périmètre Praille Acacias Vernets (PAV). Il prévoit d'affecter ce territoire, actuellement en zone artisanale et industrielle, à des activités mixtes de logements et bureaux. Le Grand Conseil devra se prononcer.

Il s'agit en quelque sorte de l'acte fondateur du PAV, d'une étape décisive vers la création de nouveaux logements à Genève, a expliqué le président du Conseil d'Etat Mark Muller jeudi lors d'un point de presse.

Un autre centre ville

Fruit d'un accord politique, la densification progressive de ce périmètre permettra la réalisation de 10'000 à 12'000 nouveaux logements et d'autant d'emplois, ainsi que des équipements publics, a-t-il rappelé. La loi prévoit la création de nouvelles zones mixtes, comprenant la construction de logements, de surfaces commerciales et administratives, ainsi qu'un espace vert.

Dans 9% de cet espace, il n'y aura pas de contrôle des prix de la part de l'Etat. A terme, la modification des limites de zones sur les territoires de Genève, Carouge et Lancy aboutira à la création d'un véritable centre urbain.

Un quartier toutes catégories

Il ne s'agit pas d'en faire une banlieue, ni un ghetto de riches ou de pauvres, a relevé Mark Muller. Le quartier accueillera toutes les catégories de population. La loi ne prévoit finalement pas une interdiction de vente des terrains par l'Etat, propriétaire de 82% d'entre eux.

Ce point controversé est resté ouvert lors des discussions avec les opposants. Si par hypothèse, le canton souhaitait procéder à une vente, la transaction devrait passer par le Grand Conseil et pourrait faire l'objet d'un référendum, a souligné Mark Muller.

En revanche, pour permettre aux propriétaires fonciers davantage de maîtrise du terrain, des échanges seront possibles. Une parcelle privée extérieure au PAV pourra être échangée contre du PAV public, mais l'Etat sera toujours tenu de construire du logement sur le périmètre permuté.

Premier coup de pioche espéré en 2013

Le plan directeur de quartier PAV devrait être réalisé d'ici deux ans. Il sera suivi de sept plans localisés de quartier. Afin de permettre au projet d'évoluer dans la durée et aux architectes d'avoir un peu de liberté, ces plans ne seront pas figés, mais laisseront la place à une certaine souplesse.

En absence de plan localisé, la loi autorise les projets qui font l'objet d'un concours SIA. Le président du gouvernement compte voir les premiers chantiers importants démarrer en 2013, ce qui implique le lancement de concours d'architecture cette année déjà.

Mark Muller a bon espoir de voir le projet passer la rampe du parlement dans le courant de l'année. La conception de la loi s'est en grande partie appuyée sur une résolution du Grand Conseil déposée il y a trois ans, a-t-il remarqué. Elle a fait l'objet d'un consensus de tous les partis politiques dans les trois communes concernées, a l'exception d'A Gauche Toute à Genève.

Accord en 2009

Un référendum avait été lancé en été 2009 par la Communauté genevoise d'action syndicale et l'ASLOCA contre le premier préavis favorable de la Ville de Genève pour l'aménagement du PAV. Un accord avec le comité référendaire a été conclu, permettant d'éviter un vote.

Cette convention prévoit notamment le respect du ratio "un nouveau logement pour un nouvel emploi", une mixité des activités des secteurs tertiaires et secondaires. Deux tiers des logements en mains publiques devront être d'utilité publique.

ats/jzim

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