"L'espoir est le dernier à mourir et tant que je ne les
vois pas, je ne peux pas croire une telle chose", a déclaré dimanche la
femme, d'origine italienne, dans une interview à l'émission "Domenica
cinque", de la chaîne télévisée Canal 5, citée par les agences de presse
italiennes Ansa et Adnkronos.
Le mystère reste entier
La mère de Livia et Alessia relève plusieurs éléments
mystérieux. Des valises ont disparu du domicile du père des enfants, dont elle
vivait séparée et qui s'est suicidé le 3 février à Cerignola, dans les
Pouilles. Personne ne sait où ces valises se trouvent. Elle se souvient aussi d'avoir
remarqué un manteau de femme au domicile de son mari. "Une chose est sûre:
le propriétaire de ce manteau n'a pas encore été retrouvé".
La femme a demandé aux amis de son mari s'il avait une
maîtresse, mais il n'en est rien ressorti. Elle envisage toujours que le père
ait confié ses enfants à quelqu'un. La justice n'a aucun élément pour penser
que l'homme avait une relation avec une femme, a dit pour sa part le procureur
général du canton de Vaud Eric Cottier, également interrogé dans l'émission.
Le magistrat ne pense pas non plus que la disparition des
jumelles ait un lien avec celle d'une Fribourgeoise de 27 ans le 25 janvier
dernier. "Il n'est toutefois pas possible d'exclure entièrement cette
éventualité", a-t-il ajouté. Selon Eric Cottier, la principale hypothèse
est que les fillettes sont passées par la France et sur l'île de Corse. Il est aussi
possible que les jumelles n'aient jamais quitté la Suisse.
Recherches infructueuses
Les recherches se sont poursuivies ce week-end en France, en
Italie et en Suisse. Des habits d'enfants ont été retrouvés en Corse, mais
cette piste s'est refermée, car les enquêteurs ont pu établir que les vêtements
n'appartenaient pas aux fillettes, a dit à l'ATS Pierre-Alain Josseron,
porte-parole de la police vaudoise.
La police continue à vérifier tous les témoignages qu'elle
reçoit. Les groupes de soutien constitués sur le réseau social Facebook
comptent 17'000 personnes. Certains ont voulu mener des battues sur le terrain
en Italie ou d'autres actions, mais c'est prématuré, selon Pierre-Alain
Josseron.
Toujours en Italie, les enquêteurs ont retrouvé un stylo à
bille près des voies de chemin de fer où le père des jumelles s'est suicidé en
se jetant sous un train, a rapporté samedi Ansa. Sur ce stylo figure le nom de
"La Méridionale".
Cette compagnie maritime assure les traversées entre la France et la Corse et a été utilisée par
le père quelques jours avant de se donner la mort.
L'objet est en cours d'analyse auprès de la police
scientifique de Rome. Si des traces ADN appartenant aux jumelles sont
retrouvées sur le stylo, cela permettra aux enquêteurs d'établir avec une
certaine sécurité qu'Alessia et Livia ont bien effectué le trajet
Marseille-Propriano dans le sud de la
Corse avec leur père. Le GPS de sa voiture, retrouvé lui
aussi à proximité de l'endroit où il s'est suicidé, fait également l'objet
d'examens scientifiques à Rome.
ats/bkel