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Rappaz réclame des indemnités à Champ-Dollon

Un gardien de la prison de Champ-Dollon est dans une cellule qui a ete transformée pour accueillir plus de detenu. [Salvatore di Nolfi]
Un gardien de la prison de Champ-Dollon dans une cellule. - [Salvatore di Nolfi]
Bernard Rappaz ne se contente pas de signer des pétitions concernant la qualité de la nourriture dans les prisons valaisannes. Il se plaint aussi de ses conditions de détention lorsqu'il se trouvait à Genève, révèle la RSR.

Le chanvrier valaisan a écrit à la direction de la prison de Champ-Dollon pour demander des indemnités de 1000 francs par jour de détention à Genève. Dans une lettre de plusieurs pages, Bernard Rappaz dresse une longue liste de ses doléances. A lire ses propos, son séjour dans le quartier carcéral des Hôpitaux universitaires de Genève, durant sa grève de la faim, aura été un vrai calvaire.

Le chanvrier se plaint en vrac de n'avoir pas pu faire de promenades en plein air, de n'avoir pas eu toutes ses affaires ni tout son épais dossier judiciaire sous la main. Il déplore aussi le nombre limité de visites et de téléphones auxquels il a eu droit et encore le manque de soleil et de lumière.

Les 1000 francs quotidiens que Bernard Rappaz réclame portent sur les quatre mois passés dans l'unité cellulaire des HUG, jusqu'à la fin de sa grève. Au total, ses prétentions se montent donc à plus de 100'000 francs.

Réponse sèche

Bernard Rappaz [Jean-Christophe Botti]
Le chanvrier valaisan demande une suspension de peine pour pouvoir revendre son matériel agricole suite à la saisie de sa ferme. [Jean-Christophe Botti]

La direction de la prison a répondu de manière assez sèche au chanvrier dans une lettre datée du 13 janvier. Ce document - dont la RSR a obtenu une copie - rappelle à Bernard Rappaz les règles qui prévalent concernant un détenu, et en l'occurrence un détenu qui nécessitait alors des soins médicaux intensifs.

On discerne aussi une pointe d'agacement: "A teneur des informations parues dans la presse, la longueur de votre séjour à l'Unité cellulaire est due à votre seule volonté de ne pas vous alimenter", dit la direction. Dans le milieu carcéral genevois, l'attitude de Bernard Rappaz est critiquée à mi-mots. On comprend mal qu'il se plaigne alors même qu'il a eu droit à certains traitements privilégiés, par exemple plusieurs visites par semaine au lieu d'une seule.

Reste que cette demande d'indemnisation a très peu de chances d’aboutir. La direction de la prison n'entre pas en matière. Elle précise quand même au Valaisan que c'est à l'Etat de Genève qu'il doit adresser sa demande s'il s'estime vraiment lésé. A notre connaissance, le dossier n'est pas allé plus loin.

RSR /Mathieu Cupelin /ad

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