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Baisses d'impôts en perspective à Neuchâtel

Jean Studer s'est dit irrité par la décision des parlementaires.
"Nous voulons davantage soutenir les contribuables qui ont des enfants", a souligné le conseiller d'Etat Jean Studer.
Neuchâtel veut devenir un canton plus attractif pour les familles. Le Conseil d'Etat a présenté une réforme de la fiscalité en faveur de la classe moyenne et qui encourage le travail des femmes. Son projet doit également enrayer l'exode des contribuables.

Le projet dévoilé mardi par le Conseil d'Etat au grand complet prévoit des mesures ciblées sur les femmes, les familles et la classe moyenne.

Pour le travail des femmes

Il propose d'introduire la déduction totale des frais de garde dès 2013 et d'augmenter les déductions pour enfants de façon non dégressive et indépendante du revenu.

"Nous voulons soutenir les contribuables qui ont des enfants", a souligné le conseiller d'Etat Jean Studer. La réforme fiscale doit encourager les femmes à exercer une activité lucrative, a ajouté le ministre des Finances. La femme n'a en effet pas toujours intérêt à travailler en raison des frais de garde et de la hausse d'impôt liée au revenu supplémentaire au sein du couple.

Le gouvernement, à majorité de droite, veut aussi baisser la valeur locative. Cette mesure renforcera la position du canton comme lieu de résidence pour les propriétaires de logement.

Cette réforme de la fiscalité entraîne un manque à gagner de 104 millions de francs pour l'Etat et de 52,5 millions pour les communes. Pour atténuer son impact, sa mise en oeuvre sera échelonnée sur cinq ans.

Exode des contribuables

Avec ce projet de société, le Conseil d'Etat espère bien ravir des contribuables à d'autres cantons aujourd'hui plus attractifs. Mais dans tous les cas, il attend de cette réforme qu'elle freine puis inverse l'exode des contribuables de la classe moyenne, ceux qui ont un revenu imposable de 60'000 à 150'000 francs.

Depuis 2001, le canton de Neuchâtel a ainsi perdu en moyenne 535 contribuables par année, a souligné le conseiller d'Etat Philippe Gnaegi. Cet exode, qui entraîne des pertes fiscales importantes, préoccupe au plus haut point l'Etat. La recette sur l'impôt des personnes physiques a régressé de 11 millions en 2010.

Le Conseil d'Etat n'oublie pas les grandes fortunes. Il proposera au Grand Conseil de rejeter l'initiative "Pour une participation des grandes fortunes limitée dans le temps", sans lui opposer de contre-projet. L'initiative entend redresser les finances par un prélèvement sur les fortunes dépassant un million de francs.

Votation déterminante

La mise en oeuvre de cette baisse des impôts des personnes est liée à l'acceptation de la réforme de la fiscalité des entreprises par le peuple le 3 avril. En cas de refus, c'est tout le dossier de la fiscalité qui passerait à la trappe.

"L'un ne va pas sans l'autre", a souligné le ministre des finances. Pour Jean Studer, il ne s'agit pas de chantage mais de cohérence. L'avenir du canton de Neuchâtel se jouera donc le 3 avril, jour où le souverain se prononcera également sur les crèches.

ats/cer

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