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Thônex: un braqueur porte plainte contre 2 policiers

La police avait fait face à des braqueurs armés d'armes lourdes. [Salvatore di Nolfi]
La police avait fait face à des braqueurs armés d'armes lourdes. - [Salvatore di Nolfi]
L'affaire du braquage du bureau de change de Thônex dans le canton de Genève rebondit. La RSR a appris qu’une plainte pénale a été déposée il y a deux semaines contre deux policiers genevois pour "délit manqué de meurtre" sur le jeune braqueur lyonnais arrêté sur place, ainsi que "mise en danger d'autrui".

C'était le 26 novembre 2010. Un bureau de change de Thônex, dans le canton de Genève, était braqué par un groupe d'hommes cagoulés, lourdement armés, arrivés dans deux véhicules puissants. Après avoir neutralisé un agent de sécurité, ils ont fait voler en éclat la vitre de sécurité donnant accès au côté personnel du bureau de change à l'aide d'explosifs.

Touché au bras à plusieurs reprises durant sa tentative de fuite l'un des braqueurs était interpellé, tandis que ses complices s'évanouissaient dans la nature. C'est cet homme qui se retourne aujourd'hui contre les forces de l'ordre. Il accuse deux policiers de "délit manqué de meurtre". La plainte porte également sur la "mise en danger d'autrui".

Blessé durant la fuite

Dans les secondes qui ont suivi l'explosion, un homme s'est introduit dans le trou fait par l'explosif, tandis que ses complices neutralisaient toute la zone avoisinante, menaçaient des passants et des conducteurs avec des armes longues.

Le dernier brigand, sortant de la banque avec le butin, s'est retrouvé face à des policiers. Il a essuyé des coups de feu tirés par les gendarmes. Blessé aux bras par ces tirs, il avait réussi dans un premier temps à prendre la fuite avant d'être interpellé par une patrouille. Il porte donc plainte aujourd'hui contre deux policiers genevois.

RSR /Laurent Keller /ad

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"Cette arrestation a un caractère violent"

Interviewée dans "Forum" sur La 1ère, l'avocate du braqueur insiste sur l'absence de violence de sa part: "Au moment où mon client sort de l’établissement bancaire, il est seul et il n’est pas armé. Donc à ce moment-là, il ne représente pas de danger pour la police", explique-t-elle. "En tirant, les policiers prennent le risque de le tuer et que cette arrestation prennent les traits d’une exécution. Et cela n’est pas admissible."

Me Yaël Hayat critique en revanche l'attitude des forces de l'ordre: "Il n’y a aucune sommation qui a immédiatement précédé les tirs. Ces tirs s’inscrivent en marge de tout protocole (…) On n’est pas au Far West. Dans nos contrées, lorsqu’on se trouve face à un brigand, on doit quand même s’accommoder de règles de procédures essentielles. Le but de la police, c’est d’interpeller et déférer ces personnes saines et sauves devant la justice".

Et de souligner que "tirer à hauteur de poitrine, ça a quand même un sens. Et c’est ce risque-là qui a été pris, qui doit être examiné, voire sanctionné".