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Nouvelle loi sur le chômage: l'effet couperet inquiète

La formation, l'atout-clef pour sortir du chômage?
Pour les syndicats, "les personnes qui sont tombées au chômage avant le 1er avril doivent pouvoir conserver leur droit aux indemnités".
Les syndicats romands craignent qu'entre 15'000 et 20'000 chômeurs ne tombent en fin de droit le 1er avril. Ils demandent au Conseil fédéral de supprimer cet effet couperet et de n'appliquer la loi révisée sur l'assurance chômage (LACI) qu'aux nouveaux cas.

Les syndicats des cantons romands montent au front contre la nouvelle loi sur l'assurance-chômage et invalidité (LACI), qui entre en vigueur le 1er avril prochain. Ils ont demandé mercredi en conférence de presse à Lausanne au Conseil fédéral de renoncer à "l'effet couperet" qui privera les chômeurs actuels de leurs indemnités et exigent des mesures de la part des autorités cantonales.

Ces demandes interviennent alors que le Conseil fédéral doit se prononcer en principe ce vendredi sur l'ordonnance d'application de la LACI.

"Les personnes qui sont tombées au chômage avant le 1er avril doivent pouvoir conserver leur droit aux indemnités, a lancé Bernard Remion, de la Communauté genevoise d'action syndicale. Les nouvelles dispositions ne doivent s'appliquer qu'aux nouveaux cas." Les syndicats réclament aussi l'indexation des forfaits de base versés aux chômeurs, dont certains n'ont pas été adaptés depuis 1995.

Mesures de réinsertion

Les syndicats demandent également aux cantons romands de mettre en place des mesures de réinsertion et de formation pour les milliers de personnes qui arriveront en fin de droit. Pour l'heure, rien n'a été prévu, regrettent-ils. "Les cantons latins avaient voté largement contre cette révision", a rappelé Bernard Remion.

Acceptée par 53% des votants, la nouvelle loi prévoit que les cotisations chômage passeront de 2 à 2,2%. Parallèlement, certaines prestations seront réduites, notamment pour les jeunes en fin de formation. Les moins de 25 ans sans enfants n'auront plus droit qu'à neuf mois d'indemnités chômage - quatre s'ils n'ont pas travaillé durant leurs études. Et pour les jeunes qui n'ont pas cotisé, ce droit ne s'ouvrira qu'au terme d'un délai d'attente de six mois.

La durée d'indemnisation sera en outre plus étroitement calquée sur la durée de cotisation, douze mois de cotisation donnant droit à 12 mois de chômage, et non plus 18 comme auparavant. Enfin, les régions les plus durement touchées par le chômage ne pourront plus demander la prolongation de la durée d'indemnisation.

ats/ap/vkiss

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Le chômage aussi pour les artistes

Les syndicats soutiennent les revendications des intermittents du spectacle qui réclament une adaptation de la loi. "Les artistes ont besoin du chômage pour combler les trous entre deux spectacles", a expliqué Julien Lambert, du Comité 12A. Pour continuer à percevoir ces indemnités, ils réclament le doublement des 90 premiers jours de cotisation (et non plus 30) pour les contrats à durée limitée. Cette mesure, au coût "modique", est soutenue par l'Office fédéral de la culture, a relevé Julien Lambert.