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L'héroïne est soldée à Genève

Le nouveau chef de la police judiciaire genevoise mise sur un renforcement de la répression et des sanctions contre les dealers. [Salvatore Di Nolfi]
Le nouveau chef de la police judiciaire genevoise mise sur un renforcement de la répression et des sanctions contre les dealers. - [Salvatore Di Nolfi]
L'héroïne est beaucoup moins chère à Genève que dans les autres villes romandes. La position géographique de la ville en fait un point d'entrée pour les drogues illégales. Le nouveau chef de la police judiciaire a annoncé viser des objectifs plus importants que les petits dealers.

Les consommateurs ont tout intérêt à venir à Genève pour s'approvisionner en héroïne, car cette drogue y coûte moins cher qu'ailleurs en Suisse romande et qu'en France. Ce constat émane de François Schmutz, le nouveau chef de la police judiciaire genevoise.

"En termes de peine-menace, le dealer prend un risque plus important en allant ailleurs en Europe", souligne François Schmutz, dans un entretien paru vendredi dans "Le Temps". Il ajoute que la position géographique de Genève en fait un point d'entrée pour les produits en provenance de divers pays.

Des prix 3 fois moins chers

Ainsi, à Genève 5 grammes d'héroïne coûtent 140 francs (soit 28 francs le gramme) alors que dans les autres cantons romands le prix moyen du gramme varie entre 70 et 100 francs, détaille François Schmutz. "En France, c'est la même chose en euros", précise-t-il en soulignant que "pour les autres drogues, il n'y a pas de différence de prix".

Le nouvel homme fort de la police judiciaire mise sur un renforcement de la répression et des sanctions qui auraient selon lui un effet dissuasif en la matière. Vu la prolifération des différents marchés de cocaïne, d'héroïne et de haschisch, François Schmutz estime "qu'il faudra viser des objectifs plus sérieux que le petit revendeur de marijuana".

Viser les gros poissons

Il cite par exemple "le dealer détaillant qui conditionne des drogues dures à domicile et sort les vendre dans la rue". "Le menu fretin pourra quant à lui être dissuadé par la présence de policiers en uniforme", ajoute le chef de la police judiciaire.

"Au final, on ne va certainement pas éradiquer le trafic de stupéfiants mais s'aligner sur le reste du marché", relève le chef de la judiciaire ayant pris ses nouvelles fonctions le 15 février dernier. Il assurait déjà auparavant l'intérim de la direction de la police judiciaire suite au départ d'Alexandre Vanzon à fin avril 2010.

ats/mre

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