Servette reprend l'exploitation du Stade de Genève

Le président du gouvernement genevois Mark Muller a fait part vendredi de sa satisfaction et de son soulagement devant les médias. Le Conseil d'Etat était favorable à cette solution.

Les négociations ont été "très difficiles", a concédé Majid Pishyar, mais il s'agit "d'un nouveau grand pas en avant pour le Servette". Comme le club, le canton y trouve également son compte. Les soucis d'argent qui font le quotidien de la FSG depuis plusieurs années appartiennent désormais au passé.

"On règle tous les problèmes de financement", a relevé Mark Muller. Le conseiller d'Etat s'épargne aussi des débats à l'issue incertaine devant le Grand Conseil.

Fin du débat politique

La FSG bénéficie depuis deux ans d'un subventionnement de la part de l'Etat. Obtenir des députés qu'ils accordent cette aide n'a jamais été un exercice facile. Aujourd'hui, Mark Muller n'aura plus à le faire. "On sort enfin du débat politique autour du Stade de Genève et du SFC", a-t-il relevé.

Les risques liés à la gestion du Stade de Genève seront désormais endossés par le club genevois. Ce dernier bénéficiera de tous les revenus tirés de l'exploitation du stade, mais en assumera aussi les charges. Majid Pishyar souhaite faire de l'enceinte sportive de la Praille un lieu ouvert à tous. L'homme d'affaires prévoit notamment d'y construire une crèche, un night-club, un restaurant et des espaces de rencontres.

Majid Pishyar a aussi de grandes ambitions pour le club. Il s'est engagé à donner les moyens aux Grenat, qui jouent actuellement en Challenge League, de retrouver le plus rapidement possible la Super League.

Accord de 32 ans

L'accord d'exploitation du stade par le SFC porte sur 32 ans. Une durée exceptionnelle voulue par le président du Servette. Le 32 "est mon chiffre porte-bonheur, un nombre magique", a souligné Majid Pishyar. Le Stade de Genève a une capacité de 30'000 places. Il a été inauguré en 2003 et a coûté plus de 120 millions de francs.

L'ouverture du Stade de Genève a coïncidé avec la descente aux enfers du Servette. Confronté à d'énormes difficultés financières, le club plus que centenaire et 17 fois champion de Suisse a été mis en faillite en 2005 et relégué en 1ère Ligue.

Majid Pishyar l'a repris en 2008, alors qu'il évoluait en Challenge League. Seul A l'époque, personne ne se bousculait au chevet du club grenat et l'homme d'affaires iranien a joué le rôle d'homme providentiel pour redonner des couleurs au Servette. "Sans son engagement, toute cette aventure n'aurait pas de sens", a d'ailleurs concédé Benoît Genecand, le président de la Fondation du Stade de Genève.

Le Servette ne reprend pas le passif de la FSG, a précisé Benoît Genecand. L'accord a été accepté à l'unanimité par le conseil de fondation, qui comprend notamment un représentant de la Ville de Genève et un représentant de la commune de Lancy. Selon Benoît Genecand, la FSG n'a pas de créancier qui pourrait la mettre en difficulté.

ats/nr