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Nucléaire: Verts et PS poussent vers la sortie

Après le drame nippon, la construction d'une nouvelle centrale (ici celle de Goesgen/SO) sera difficilement acceptée par le peuple. [Alessandro Della Bella]
La centrale de Goesgen, dans le canton de Soleure. - [Alessandro Della Bella]
Après la catastrophe atomique qui frappe le Japon, les Verts et les socialistes exigent un plan d'action pour que la Suisse sorte du nucléaire. Le PDC veut faire le point sur la sécurité des centrales atomiques avant de tirer des leçons. La question pourrait être débattue en juin.

Le groupe parlementaire des Verts a déposé une demande au bureau du Conseil national en vue de la tenue d'une session spéciale consacrée à la sécurité nucléaire et à la politique énergétique. Le PS soutenant cette requête, le quorum nécessaire est atteint. Le débat pourrait avoir lieu lors de la session d'été, a dit la cheffe du groupe socialiste Ursula Wyss devant la presse. Le Bureau du National choisira la date.

Sortir du nucléaire

Il est urgent de se pencher sur les conséquences de l'accident survenu au Japon, a souligné Franziska Teuscher (Verts/BE). La suspension des procédures concernant les nouvelles centrales nucléaires, annoncée lundi par Doris Leuthard, ne constitue qu'un premier pas, selon les Verts et le PS.

Les deux partis exigent que la Suisse planifie la sortie du nucléaire. Les Verts s'interrogent même sur la possibilité de lancer une initiative populaire. Les socialistes demandent que le gouvernement fixe dans une loi les modalités de l'abandon des centrales nucléaires. Pour les Verts aussi, il faut commencer par débrancher les trois réacteurs les plus anciens, soit Mühleberg (BE) et Beznau I et II (AG), a souligné Christian van Singer (VD). La centrale bernoise doit être désaffectée dès 2012. "L'Allemagne a prouvé que c'est possible", a-t-il souligné.

Le Conseil fédéral doit faciliter la mise en oeuvre de solutions alternatives, avec un renforcement de l'efficience énergétique et des énergies renouvelables. Les deux groupes exigent également des mesures pour assurer la sécurité des centrales, en particulier en cas de tremblement de terre et d'autres catastrophes naturelles.

PDC, Verts libéraux et UDC circonspects

Le PDC et les Verts libéraux sont davantage sur l'expectative. "Ce qui s'est passé à la centrale de Fukushima nous fait réfléchir" sur la sécurité nucléaire et l'avenir de notre politique énergétique, a affirmé le président du parti démocrate-chrétien Christophe Darbellay. Mais pas question de précipiter les choses. Le groupe PDC attend uniquement du Conseil fédéral qu'il examine si la sécurité des réacteurs helvétiques est garantie même en cas d'événements extrêmes.

Il s'agira encore de savoir dans quelles conditions la prolongation des autorisations d'exploiter les anciennes centrales est encore "raisonnable". "Aujourd'hui, il n'est pas possible de se priver de 40% de notre source énergétique", a noté Christophe Darbellay.

Les Verts libéraux partagent cet avis. Avant de connaître exactement les faits, le parti "s'oppose à toute exigence radicale d'abandon immédiat du nucléaire", écrit-il dans un communiqué. Quant à l'UDC, elle estime même qu'il est trop tôt pour prendre des mesures concrètes en faveur de la sécurité des centrales suisses, selon un communiqué. Le groupe parlementaire "rejette toute décision précipitée".

ats/bkel

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Fribourg et Argovie diffèrent leurs discussions sur l'atome

A Fribourg, la discussion sur les trois demandes d'autorisation générale pour les centrales nucléaires de remplacement, agendée pour la session de mars du Grand Conseil la semaine prochaine, n'aura pas lieu. Le gouvernement a retiré son rapport sur la question. Le Conseil d'Etat a estimé qu'une prise de position cantonale n'était pas opportune actuellement.

Le Conseil d'Etat informera le Grand Conseil de la suite qu'il entend donner à ce dossier lorsque les conclusions de l'Inspection fédérale pour la sécurité nucléaire (IFSN) seront connues et que la Confédération se sera déterminée, a indiqué mardi la Chancellerie d'Etat.

Pour rappel, le Conseil d'Etat avait décidé il y a un mois de soumettre au Grand Conseil le projet de prise de position préparé à l'intention de la Confédération. Il s'agissait de recueillir à titre consultatif l'avis des députés, la détermination du canton étant à Fribourg du ressort du gouvernement.

Tout comme Fribourg, le parlement argovien a également renvoyé son débat sur le plan d'aménagement lié au projet de nouvelle centrale à Beznau. Le bureau du Grand Conseil a biffé ce point prévu à l'ordre du jour de la séance de mardi. Cette décision fait suite à une demande du gouvernement cantonal.