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Le PLR envisage un avenir sans énergie nucléaire

Les Bernois ont accepté à une majorité de 51,2% le remplacement de la centrale nucléaire de Mühleberg. [Gaetan Bally]
La centrale nucléaire de Mühleberg, dans le canton de Berne. - [Gaetan Bally]
Les libéraux-radicaux estiment que le remplacement des centrales nucléaires en Suisse n'a presque plus aucune chance de convaincre une majorité de citoyens. Il faut désormais compter sans l'atome. L'agenda politique des cantons est également bouleversé par la crise japonaise.

Le parti-libéral radical (PLR) ouvre une vaste réflexion sur la politique énergétique de la Suisse. La catastrophe survenue au Japon remet en question les futurs choix pour l'approvisionnement énergétique de la Suisse, constate mercredi le PLR après une séance de son comité directeur mardi soir. Il s'avère en effet presque impossible de convaincre désormais les Suisses sur la construction de nouvelles centrales.

Mais comment compenser à terme les 40% de courant produit par le parc nucléaire? Le PLR lance une discussion interne sur le futur approvisionnement énergétique. Le débat devait occuper dès mercredi la commission du parti sur les questions énergétiques.

Le 4 avril, les représentants libéraux-radicaux de la Commission de l'environnement, de l'aménagement du territoire et de l'énergie (CEATE) se rencontreront avec la direction du parti pour évaluer la situation.

Plusieurs parlementaires libéraux-radicaux membres de la CEATE sont proches des milieux favorables aux centrales nucléaires.

Ne pas affaiblir la Suisse

Le PLR veut mener la discussion sur quatre piliers. La production d'énergie doit respecter au mieux la protection des hommes et de l'environnement, mais il faut admettre que le risque zéro n'existe pas. Les énergies renouvelables constituent un énorme potentiel, mais elles ne sont pas en mesure de compenser la perte engendrée par un renoncement au nucléaire avant des dizaines d'années.

Le PLR compte aussi sur l'efficience énergétique, un secteur propre à l'innovation technologique susceptible de créer des emplois. Enfin, dans le cas d'un scénario sans nucléaire, il ne faut pas que la compétitivité de la Suisse en paie le prix. Le PLR déterminera sa politique à la lumière de cette analyse approfondie.

PS et Verts pour l'abandon total

Les autres partis ont également débattu de la catastrophe atomique lors de leur séance des groupes parlementaires mardi. Le PS et les Verts exigent un plan d'action pour que la Suisse sorte du nucléaire. Les écologistes souhaitent une votation populaire aussi vite que possible. Le PDC demande lui davantage d'informations sur la situation en Suisse, tandis que l'UDC estime qu'il est trop tôt pour prendre des mesures.

ats/vkiss

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Agendas nucléaires des cantons adaptés

Dans le cadre de la procédure de consultation gelée lundi par Doris Leuthard, tous les gouvernements cantonaux devaient donner leur avis sur les nouvelles centrales prévues à Beznau (AG), Gösgen (SO) et Mühleberg (BE). Seuls les cantons de Vaud, du Jura et de Berne ont choisi de consulter le peuple sur cette question. Selon l'Office fédéral de l'énergie (OFEN), la procédure de consultation reprendra au plus tôt dans une année. Les leçons à tirer de la catastrophe nucléaire japonaise seront alors intégrées à la réflexion.

Dans le canton du Jura, le vote du 15 mai sur la construction de nouvelles centrales est reporté. Le vote jurassien était prévu dans le cadre de la consultation fédérale sur le renouvellement des centrales nucléaires. La procédure étant suspendue, le vote devient sans objet. Le gouvernement cantonal organisera un scrutin dès qu'un nouveau dossier lui sera soumis par le Conseil fédéral, a-t-il indiqué mercredi.

Les Vaudois aussi sont appelés aux urnes le 15 mai. Le Conseil d'Etat vaudois n'était pas en mesure mercredi de dire quand il communiquera sa décision sur le report éventuel de la votation.

Les Bernois pourraient revoter sur le remplacement de la centrale de Mühleberg. La conseillère d'Etat Barbara Egger-Jenzer estime que le résultat du 13 février n'a plus de signification du point de vue politique, même s'il reste valable juridiquement. Les citoyens bernois s'étaient prononcés à 51,2% en faveur de la réalisation d'un "Mühleberg II".

Le canton de Fribourg a renoncé mardi à un débat consultatif au Grand Conseil, agendé la semaine prochaine. A Fribourg, le Conseil d'Etat est compétent pour répondre à la procédure de consultation lancée par la Confédération. Le gouvernement fribourgeois avait cependant décidé de soumettre un rapport sur la question au parlement cantonal afin qu'une discussion puisse avoir lieu. Il a jugé qu'en l'état un débat et une réponse de sa part à la Berne fédérale n'avaient pas de sens.

Les cantons d'Argovie et de Soleure ont gelé la procédure pour de nouvelles centrales sur leur territoire. Le parlement argovien a en outre choisi, comme à Fribourg, de repousser un débat consultatif. Dans la plupart des cantons alémaniques, on s'attend désormais à des motions ou des résolutions sur le sujet lors des prochaines sessions.

A Neuchâtel, le rapport du Conseil d'Etat sur la position du canton figure toujours à l'ordre du jour de la session parlementaire du 29 mars. Une décision pourrait être prise jeudi soir lors de la réunion du Bureau du Grand Conseil. A relever que le gouvernement s'oppose à la construction de nouvelles centrales.

A Genève, aucun débat n'est à l'ordre du jour sur les centrales nucléaires. Selon Maria Anna Hutter, sautier du Grand Conseil, il est probable que des députés déposent des motions ou résolutions urgentes jeudi, lors de la séance du parlement. A noter que la question du nucléaire fait débat au bout du lac Léman depuis quelques mois puisque le projet de nouvelle Constitution propose de supprimer une disposition antinucléaire adoptée en 1986. Celle-ci prévoit que le canton s'oppose à la construction de centrales nucléaires, au dépôt et au retraitement de déchets sur son territoire et à proximité.