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Le loup de moins en moins protégé en Suisse

Un loup avait été abattu en Valais en août 2009. [VS]
Les Chambres fédérales ont déjà transmis une motion exigeant une modification de la Convention de Berne afin que le loup puisse être chassé en Suisse. - [VS]
Le Conseil des Etats a estimé mercredi que les compétences des cantons en matière de régulation des populations de grands prédateurs devaient être étendues, comme l'avait déjà fait le National. Il a transmis au gouvernement trois motions visant à réguler la population des loups.

Le Conseil des Etats veut que les cantons puissent abattre les loups lorsque ces animaux occasionnent des dommages importants au bétail, mais aussi au gibier. Comme le National, il estime qu'il faut tenir compte des pertes substantielles pour les chasseurs. Par 17 voix contre 15, les sénateurs ont transmis mercredi au gouvernement trois motions qui le chargent de modifier la loi.

Les compétences des cantons en matière de régulation des populations de grands prédateurs doivent être étendues. Outre les loups, les lynx et les ours sont concernés. Une autorisation de la Confédération restera nécessaire. Actuellement, on peut abattre un animal s'il a tué au moins 25 moutons en un mois ou 35 en quatre mois, mais pas pour réguler la population.

Equilibre de la faune

La Chambre des cantons n'a pas suivi sa commission, qui s'opposait à une indemnisation indirecte des chasseurs, estimant que ceux-ci ne peuvent pas prétendre à un nombre déterminé d'animaux. "Nous reconnaissons le travail des chasseurs, mais la législation actuelle suffit", a fait valoir en vain Verena Diener (Verts lib./ ZH).

Les chasseurs servent à garantir l'équilibre de la faune. Ils doivent empêcher que le gibier diminue de manière trop importante à cause des grands prédateurs, a répondu Jean-René Fournier (PDC/VS), lui-même chasseur.

Le Conseil fédéral salue certes l'importante protection des grands prédateurs, a souligné Doris Leuthard. Mais ces dernières années, leur nombre a augmenté, causant des conflits avec les agriculteurs et les chasseurs. Il faut faire confiance à la souveraineté des cantons, a fait valoir la ministre de l'environnement.

Plan de gestion

Dans la foulée, les sénateurs ont transmis tacitement au Conseil fédéral une motion le chargeant d'élaborer à long terme un plan de gestion des grands prédateurs en concertation avec d'autres pays. Il s'agit de créer des bases légales permettant de minimiser les dégâts causés par ces animaux.

Ils ont aussi modifié une motion du National qui demande au gouvernement de faire en sorte que la Confédération assume les coûts de protection des troupeaux. Le Conseil fédéral est aussi prié d'introduire un suivi pour les chiens de protection des troupeaux.

Les Chambres fédérales ont déjà transmis une motion exigeant une modification de la Convention de Berne afin que le loup puisse être chassé en Suisse.

ats/vkiss

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