L'initiative "1:12 - pour des salaires équitables", exige que, dans une même entreprise, le salaire le plus haut ne dépasse pas de plus de douze fois le salaire le plus bas.
Sont inclues toutes les prestations (argent et valeurs de prestations en nature ou en service) versées en rémunération de l'activité salariée. Des exceptions pourraient être prévues notamment concernant les salaires des apprentis, des stagiaires, des personnes en emploi protégé ainsi que des employés intérimaires ou à temps partiel.
Initiative Minder pas satisfaisante
Selon la Jeunesse socialiste, cette nouvelle règle est la seule solution au problème des salaires abusifs car elle donne au peuple la possibilité de fixer des règles du jeu équitables. L'initiative de l'entrepreneur schaffhousois Thomas Minder, actuellement discutée par le Parlement, ne trouve pas grâce à ses yeux. "Nous voulons renforcer les droits du peuple et pas celui des actionnaires", a déclaré le président de la Jeunesse socialiste David Roth lors de la remise des signatures à la Chancellerie fédérale à Berne. L'initiative de Thomas Minder ne permet pas d'empêcher les salaires abusifs, selon lui.
La Jeunesse socialiste juge nécessaire de remédier à une injustice qui persiste même après la crise. En 2009, les rémunérations des top managers ont encore progressé. Les hauts cadres se sont attribués en moyenne quatre millions de francs, soit 73 fois plus que leur employé au salaire le plus bas. Parallèlement, les revenus bas et moyens stagnent depuis des années, font valoir les jeunes socialistes.
Plus de transparence
D'une manière générale, la Jeunesse socialiste rejette l'argument selon lequel les hauts salaires se justifient par une responsabilité et une performance plus fortes. Elle escompte que son initiative permettra de faire augmenter les salaires minimaux, et, en créant la transparence sur les revenus, de protéger les travailleurs des discriminations. Elle ne craint en revanche pas la menace d'un exode d'entreprises, brandie par les milieux économiques.
Après contrôle de la validité des signatures, l'initiative "1:12 pour des salaires équitables" passera devant le Conseil fédéral. Puis le Parlement pourra se prononcer.
ats/cab
L'initiative Minder toujours en discussion
La question des salaires des managers fait déjà débat sous la coupole fédérale. Le Parlement a déjà fort à faire depuis des mois avec l'initiative de Thomas Minder, et surtout le contre-projet qu'il faudrait lui opposer.
L'imposition des bonus notamment divise. La droite, qui n'en veut pas, vient de remporter une manche, le National ayant refusé lors de la dernière session d'intégrer cette question dans le contre-projet. Quant au contenu de ce dernier, il n'est pas encore définitivement fixé. Selon le projet du Conseil des Etats, les actionnaires devraient se prononcer chaque année sur les indemnités du conseil d'administration et sur le règlement de rémunération.
Le texte prévoit d'interdire aussi les indemnités de départ - les "parachutes dorés" - et les primes anticipées, mais en autorisant des exceptions à soumettre à l'assemblée générale. Par ailleurs, les collaborateurs pourraient être contraints de restituer des indemnités en cas de mauvaises performances.