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Légère baisse de la criminalité à Genève

Monica Bonfanti et Isabel Rochat ont salué l'action de la police genevoise.
Monica Bonfanti et Isabel Rochat (ici sur une image d'archives) sont insatisfaites.
Après les chiffres nationaux, neuchâtelois et fribourgeois lundi, Genève a publié les statistiques 2010 de sa criminalité mardi. Malgré un recul du nombre de cas, la conseillère d'Etat genevoise Isabel Rochat n'est pas encore satisfaite. "Nous revenons de loin", a-t-elle indiqué à la presse, soulignant que le chantier de la sécurité était "énorme".

"Je suis consciente que la population est inquiète", a noté la cheffe du Département de la police et de la sécurité, en commentant le rapport 2010 sur la criminalité dans le canton de Genève. Isabel Rochat a appelé à la poursuite des efforts afin que la tendance à la baisse relevée l'an dernier "devienne un véritable tournant".

Baisse générale mais hausse des cambriolages

Dans les faits, le nombre d'infractions recensées dans le canton a diminué de 3% entre 2009 et 2010. Le recul est général, sauf pour les cambriolages qui enregistrent une hausse de 5% d'une année à l'autre. La police genevoise entend renforcer la prévention dans ce domaine, tant auprès des régies que des habitants.

"Les cambriolages sont un souci", a de son côté avoué François Schmutz, le chef de la police judiciaire. A Genève, il s'en commet en moyenne 22 par jour, avec des pics saisonniers pouvant atteindre 30 à 35. Face à ce constat, la brigade des cambriolages a été renforcée, avec la mutation dans le service de cinq inspecteurs.

Genève, paradis des infractions

Même si la criminalité a connu une baisse en 2010, Genève continue d'être la ville de Suisse où il se commet le plus grand nombre d'infractions par 1000 habitants, a déploré la cheffe de la police genevoise, Monica Bonfanti. La cité du bout du lac précède dans ce peu flatteur palmarès Berne, Lausanne, Zurich et Bâle.

La police avait fait face à des braqueurs armés d'armes lourdes. [Salvatore di Nolfi]
La police avait fait face à des braqueurs armés d'armes lourdes. [Salvatore di Nolfi]

"La criminalité devient aussi plus violente qu'avant", a ajouté Monica Bonfanti. L'an dernier, 93 policiers ont été blessés lors d'interventions, soit un nombre record. Cette augmentation des agressions contre les agents s'expliquerait notamment par la contestation de plus en plus forte de l'autorité.

Isabel Rochat a également rappelé sa volonté de donner les moyens nécessaires à la police pour accomplir sa mission. L'un des axes poursuivi sera d'engager 248 policiers sur quatre ans. Des postes supplémentaires d'assistants de sécurité publique (ASP) seront en outre créés pour décharger les gendarmes.

Le nouveau code de procédure pénale entré en vigueur en janvier a en effet accentué la pression sur les ressources policières. Les agents doivent consacrer beaucoup plus de temps aux tâches administratives. Un projet de réorganisation de la police baptisé Phénix devrait apporter des solutions. Il sera dévoilé en juin.

ats/mej

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La mendicité, cheval de bataille 2011

La lutte contre la mendicité sera l'un des objectifs de l'année 2011 pour Genève.

"Des actions particulières de répression sont prévues dès ce printemps", a noté Isabel Rochat.

Grâce au nouveau code de procédure pénale, les gens pris en train de faire la manche pourront être amenés au poste afin d'y être fouillés.

La police genevoise espère que cette mesure aura un caractère dissuasif auprès des mendiants provenant essentiellement des pays d'Europe de l'Est.

La chasse aux joueurs de bonneteau, une arnaque de rue pratiquée par des bandes organisées, sera aussi intensifiée. Un projet de loi à ce sujet vient d'être déposé au Grand Conseil.

Zurich: la criminalité sur internet explose

La police zurichoise a saisi l'an dernier des données informatiques équivalant à une pile de feuilles A4 haute de près de 3600 km.

Elle a mis la main sur un volume de 180 terabytes, soit près du double de l'année précédente. Une telle quantité de données tiendrait sur 182'857'143 feuilles A4, a précisé mardi aux médias Christiane Lentjes Meili, cheffe de la police criminelle du canton de Zurich. Et d'expliquer qu'aujourd'hui, presque tous les genres de criminalité utilisent internet.

Il en va ainsi notamment de criminels qui laissent des traces sur la toile en y passant des accords entre eux. Internet est en outre directement employé pour produire, vendre ou échanger de la pornographie illégale, par exemple.

La criminalité sur internet est en pleine expansion. Depuis 2008, le volume de données saisis par la police zurichoise double d'année en année.