Le secteur agricole devrait bénéficier d'un soutien de l'Etat de 13,67 milliards de francs pour la période 2014 à 2017, a estimé le Conseil fédéral mercredi. L'essentiel de ce montant est constitué de paiements directs. En septembre dernier, le gouvernement parlait encore d'une enveloppe de 13,49 milliards de francs.
Avec cette somme, le gouvernement entend renforcer la production agricole, augmenter les prestations écologiques et améliorer le revenu de la population paysanne.
Augmenter les revenus
Ce projet devrait permettre d'augmenter le revenu des exploitations agricoles de plus de 10% en moyenne grâce à l'évolution des structures et l'augmentation de la productivité du travail. Le pouvoir d'achat des familles devrait s'en trouver amélioré.
Enfin, selon les modélisations, le revenu du secteur devrait être en 2017 d'environ 100 millions de francs supérieur à ce qu'il serait sans changement des instruments actuels.
Cinq instruments
Le développement des paiements directs est au coeur de la politique agricole 2014-2017. Le système prévoit des contributions à l'utilisation efficiente des ressources et d'autres à l'adaptation. Pour renforcer l'efficacité des paiements directs, cinq instruments spécifiques encouragent chaque prestation d'intérêt public.
Outre des contributions au paysage cultivé, d'autres à la biodiversité, à la qualité du paysage et au système de production respectueux de l'environnement et des animaux, le projet prévoit de nouvelles aides pour encourager la sécurité de l'approvisionnement. La stratégie qualité et la souveraineté alimentaire sont aussi des éléments clé de la politique agricole 2014-2017, relève le Conseil fédéral.
Le projet est mis en consultation jusqu'à fin juin.
agences/bri
L'Union suisse des paysans veut rejeter en bloc
Pour l'Union suisse des paysans, le projet de politique agricole 2014-2017 présente d'importantes faiblesses. Sans "corrections substantielles des graves défauts du document", l'USP se réserve la possibilité de rejeter l'ensemble du paquet après une analyse approfondie. Les propositions rendues publiques mercredi par le Conseil fédéral et en consultation jusqu'à fin juin vont mettre un frein à l'agriculture de production, relève l'organisation faîtière dans un communiqué.
Elles compliqueront la planification de l'exploitation et augmenteront les démarches administratives. Alors que l'agriculture est en mutation depuis près de 20 ans, plusieurs réformes engagées sont encore en chantier, notamment la politique laitière, note l'USP. Or le Conseil fédéral vient une nouvelle fois chambouler bien des choses, affirme-t-elle.
Les producteurs de lait (PSL) est sur la même longueur d'onde que la faîtière, appellant aussi des corrections significatives. Pour ces derniers également, l'argent reste le nerf de la guerre, surtout que la production agricole suisse demeurera coûteuse. Ainsi les moyens octroyés par la Confédération pour 2014-17 doivent au moins être adaptés au renchérissement.
Les agriculteurs biologiques, qui représentent près d'un dixième des paysans, jugent plus positivement le projet gouvernemental. Celui-ci renforce l'orientation durable de l'agriculture et permet à cette dernière de communiquer plus concrètement ses prestations en faveur de l'ensemble de la société. Les paysans auront en outre plus de possibilités d'être rétribués pour de telles activités. Seul bémol de Biosuisse, mais d'importance, le projet ne contient aucun signal clair en faveur de l'agriculture biologique.