Les stations de mesures au sol, et en particulier les cinq collecteurs d'aérosols à haut débit situés dans les cantons de Fribourg, Genève, Tessin, Thurgovie et Argovie, n'ont rien mesuré d'anormal mercredi, a indiqué Daniel Dauwalder, porte-parole de l'OFSP.
Parti de Payerne (VD), un F-5 E Tiger de l'armée, équipé d'instruments spécifiques, a volé durant une heure pour procéder à des mesures de radioactivité dans l'air. Les résultats seront disponibles vendredi matin.
Ce vol a été effectué sur demande de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), qui analysera ensuite les données recueillies, a précisé Laurent Savary.
Les Forces aériennes procèdent chaque année entre avril et octobre à six mesures de la radioactivité pour le compte de l'OFSP. Le vol de mercredi est effectué en plus en raison de la catastrophe nucléaire au Japon. D'autres vols sont prévus jeudi et vendredi.
Vents favorables
Dans tous les cas, la zone de haute pression qui règne actuellement fait que les vents, et donc les émissions radioactives de Fukushima attendues au-dessus de l'Europe, devraient plutôt passer au nord de l'Europe, a précisé Pierre Eckert de MétéoSuisse à Genève.
En Suisse, les vents sont faibles. En outre, aucune précipitation qui laverait l'atmosphère en amenant les particules au sol n'est attendue d'ici la fin de la semaine. "Il n'y a donc pour l'heure pas de réel souci", selon le météorologue.
Il souligne néanmoins que les informations en provenance du Japon, notamment en matière de quantité d'émissions radioactives relâchées dans l'atmosphère et à quelle altitude, restent très lacunaires, rendant ainsi les modèles d'analyse très difficiles.
Pierre Eckert attend donc de savoir si des taux de radioactivité anormaux ont été mesurés en Amérique du Nord, qui devrait déjà avoir été touchée par le nuage. Il note également que la situation deviendra plus critique si la centrale de Fukushima continue longtemps à émettre des substances radioactives, car celles-ci vont s'accumuler dans l'atmosphère.
ats/bri
Des particules de Tchernobyl
Les particules qui se sont échappées de la centrale de Fukushima se sont dispersées en direction de l'Océan Pacifique et "plus on va loin, plus la dissolution est importante", a rappelé mercredi à l'ATS Pierre Eckert, de MétéoSuisse à Genève. Il s'attend donc plutôt à ce que les quantités de radioactivité artificielle qui pourraient être mesurées dans l'air soient en fait des réminiscences de Tchernobyl.
Mardi, le responsable de la radioprotection à l'OFSP avait également indiqué que les infimes quantités mesurées provenaient encore de la catastrophe survenue en Ukraine en 1986 et de radioactivité naturelle.