Suite à la catastrophe japonaise de Fukushima, le gouvernement a chargé les services de Doris Leuthard d'élaborer de nouveaux scénarios énergétiques. Des plans d'actions ainsi que des mesures doivent les accompagner.
Une première variante prévoit le maintien du mix d'électricité actuel (dont environ 40% de nucléaire) avec un éventuel remplacement anticipé des trois centrales atomiques les plus anciennes afin de garantir un maximum de sécurité.
La deuxième option prévoit de ne pas remplacer les centrales existantes à la fin de leur période d'exploitation. La troisième mise sur un abandon anticipé du nucléaire et une mise hors-service des centrales existantes avant la fin de leur période d'exploitation normale.
Mesures d'encouragement
Le Conseil fédéral souhaite connaître les potentiels existants, les mesures d'encouragement supplémentaires ainsi que le temps nécessaire. Il veut en particulier étudier avec attention des mesures dans les domaines de l'efficacité énergétique, des énergies renouvelables, de la recherche ainsi que des installations pilote.
Les questions économiques et de politique extérieure en rapport avec l'approvisionnement en électricité de la Suisse à l'avenir devront aussi être passée à la loupe. Le gouvernement a mené son débat sur la base d'une note de discussion présentée par la ministre de l'énergie Doris Leuthard.
Sécurité de l'approvisionnement
Interrogé par la presse, Johann Schneider-Ammann n'a pas souhaité se prononcer en détail sur les trois options à approfondir. Il a néanmoins souligné ses priorités énergétiques en tant que ministre de l'Economie: sécurité de l'approvisionnement, coûts attractifs et pas de trop grande dépendance énergétique face à l'étranger.
Doris Leuthard avait déjà réagi, trois jours après la catastrophe qui a frappé le Japon, en gelant immédiatement les trois procédures concernant les demandes d'autorisation pour remplacer des centrales nucléaires. Cette décision s'applique jusqu'à ce que les origines de l'accident de Fukushima auront été analysées et que les normes de sécurité des centrales helvétiques suisses auront été vérifiées et, le cas échéant, adaptées.
Réactions mesurées
L'Association des entreprises électriques suisses a une nouvelle fois salué le gel des procédures et la démarche du Conseil fédéral, "processus indispensable pour prendre une décision fondée". Elle entend y apporter sa contribution tout en relevant que le peuple aura le dernier mot concernant l'avenir énergétique de la Suisse.
Le groupe de politiciens interpartis "energieallianz" salue également la décision du gouvernement. Il aimerait toutefois que le débat parlementaire sur le sujet ait lieu en avril déjà en non en juin. Quant au Parti socialiste, il juge "plutôt déconcertant" que le Conseil fédéral garde ouverte l'option de nouvelles centrales.
ats/cab
Vaud repousse son vote sur le nucléaire
Le Conseil d'Etat vaudois a décidé de reporter les votations cantonales prévues le 15 mai sur la construction de trois nouvelles centrales nucléaires en Suisse. Il maintient en revanche le scrutin sur le dépôt pour les déchets radioactifs.
Comme le Jura, Vaud a décidé de repousser le vote concernant les centrales de Mühleberg (BE), Niederamt (SO) et Beznau (AG).
"Nous souhaitons que la population vaudoise puisse se prononcer en toute connaissance de cause, suite à cette terrible catastrophe japonaise", a déclaré la conseillère d'Etat Jacqueline de Quattro mercredi devant la presse à Lausanne.
"Notre décision a pris un peu de temps, car nous avons demandé des explications supplémentaires à Berne. Nous voulions savoir ce que signifiait la suspension des procédures d'autorisation des nouvelles centrales nucléaires pour le processus démocratique", a relevé la cheffe du Département de la sécurité et de l'environnement (DSE).
Le Jura et les 2 Bâles contre la centrale de Fessenheim
Le Gouvernement jurassien pourrait s'associer aux deux Bâles et demander l'arrêt de la centrale nucléaire française de Fessenheim. Il prendra une décision la semaine prochaine sur ce dossier qui suscite une vive inquiétude dans la région.
"La centrale EDF cause des tracas au gouvernement jurassien", a expliqué mercredi au Parlement le ministre de l'environnement et de l'équipement Philippe Receveur. Cette centrale a connu de nombreux incidents depuis son entrée en service en 1977.
Les gouvernements de Bâle-Ville et de Bâle-Campagne demandent aux autorités françaises et à Electricité de France (EDF) l'arrêt immédiat de la centrale nucléaire de Fessenheim située à 35 km au nord de la cité rhénane. Selon une étude indépendante publiée en 2007, le risque sismique aurait été sous-estimé.