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L'offre en ligne de la SSR irrite les éditeurs

Les quotidiens accusent à demi-mot la SSR de ne pas faire preuve d'assez de rigueur.
Pour les éditeurs de journaux, l'avenir du web appartient aux privés et il faut limiter l'offre en ligne de la SSR.
Pour les éditeurs suisses de journaux, l'offre en ligne de la SSR va au-delà des limites autorisées par la loi et devrait se contenter de correspondre directement aux informations de service publique diffusées dans les programmes. Enquêtes de l'OFCOM à l'appui, la SSR déclare s'en tenir à la loi et à la concession.

Forts d'une expertise présentée vendredi, les éditeurs exigent que les sites web de la radio et de la télévision publiques ne soient en aucun cas développés. Le mandat de service public de la SRG SSR est limité, selon la loi, à la radio et à la télévision, relève l'expertise confiée au juriste Urs Saxer. L'offre internet ne fait en revanche pas partie du mandat de service public de base pour lequel la SSR bénéficie du produit de la redevance, selon l'expertise.

Pour les éditeurs, représentés par Verband Schwiezer Medien pour les journaux alémaniques et Presse Suisse pour les Romands, il faut dès lors préciser dans la loi sur la radio-télévision ainsi que dans la concession accordée à la SSR que les offres supplémentaires de cette dernière doivent se limiter aux informations indispensables de l'offre de service public, c'est-à-dire correspondre directement à celles diffusées dans les programmes radio et tv.

"L'avenir du web aux privés"

Les éditeurs se sont montrés unanimes vendredi: il faut empêcher un nouveau développement des sites web de la SSR. "L'essor de l'offre internet appartient, à l'avenir, aux médias privés", a déclaré le président de Schweizer Medien, Hanspeter Lebrument, éditeur de la "Südostschweiz".

Les éditeurs souhaiteraient même que cette offre de la SSR sur l'internet soit réduite. Mais leur association n'a pas encore pris de décision à ce propos.

Concurrence à l'internet payant

Pour le directeur du groupe NZZ, Albert P. Stäheli, l'offre internet de la SSR, gratuite, complique clairement les affaires en ligne des éditeurs. Cette concurrence leur rend en outre plus difficile l'introduction d'un modèle de sites web payants. Les éditeurs ne transigeront toutefois pas là-dessus, car ils veulent assurer une offre internet de bonne qualité, a-t-il précisé.

Les éditeurs se montrent également unis sur l'exigence adressée au gouvernement selon laquelle aucune forme de publicité ne doit être accordée à la SSR sur ses plateformes internet. Cette dernière reçoit déjà le produit de la redevance pour remplir son mandat. Avec de la pub sur le web, elle ne fera rien d'autre que d'empiéter sur les revenus des éditeurs privés.

ats/vkiss

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La réaction de la SSR

Dans sa prise de position, la SSR constate que toutes les enquêtes menées ou mandatées par l'Office fédéral de la communication montrent qu'elle s'en tient à la loi et à la concession avec son offre online. L'étude présentée par les éditeurs ne reproche elle aussi pas la moindre violation du droit par la SSR, écrit cette dernière dans un communiqué.

Tout au plus cette expertise souhaite une nouvelle interprétation de la Constitution et de la loi par le Conseil fédéral, ajoute la SSR. Cette dernière ne veut pas s'immiscer dans les débats constitutionnel et institutionnel. Elle entend en revanche "apporter sa contribution à l'avenir de la place médiatique suisse", via des rapports constructifs avec les partenaires potentiels que sont les éditeurs privés.