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Johann Schneider-Ammann n'a pas renoncé au nucléaire

Johann Schneider-Ammann se sent de mieux en mieux au Conseil fédéral. [Lukas Lehmann]
Johann Schneider-Ammann reconnaît que le nucléaire comporte des risques. - [Lukas Lehmann]
Le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann n'a pas abandonné l'énergie nucléaire. "Je ne suis pas encore arrivé à la conclusion que nous devrions renoncer à la technologie nucléaire mais je la considère avec des yeux différents" depuis la catastrophe de Fukushima, dit-il dans la presse dominicale.

Les événements survenus au Japon vont modifier de façon durable l'évaluation de cette technologie, estime le ministre de l'Economie dans une interview à la Südostschweiz am Sonntag.

"L'important maintenant est de discuter des risques avec la plus grande transparence pour ensuite prendre les décisions nécessaires", déclare-t-il dans cet entretien publié dimanche. Penser que l'on peut prévenir tous les dangers est définitivement faux, souligne Johann Schneider-Ammann.

La sécurité à 100% n'existe pas

Il rappelle qu'il n'existe pas de sécurité à 100%, également dans le cas des centrales électriques à gaz ou au charbon. "Tchernobyl nous a dramatiquement ouvert les yeux. Nous avons vu ce qui se passe lorsque dans un cas très rare cela ne fonctionne pas comme cela aurait dû. On en a tiré les leçons. Les normes de sécurité dans l'industrie nucléaire européenne ont été massivement améliorées", constate-t-il.

Interrogé sur l'éventualité d'une nouvelle centrale nucléaire en Suisse, le ministre en charge de l'économie déclare: "Je ne peux pas répondre pour l'instant à cette question. Pour moi, cette technique à toujours des avantages assortis d'inconvénients dont le risque d'un accident majeur. Un risque dont la probabilité est mince, un risque calculé et pris en compte dans la plupart des pays".

Trois scénarios au Conseil fédéral

Le Conseil fédéral a décidé le 23 mars de creuser trois scénarios sur la politique énergétique de la Suisse, dont un prévoyant la sortie du nucléaire. Le gouvernement attend des premiers résultats d'ici juin pour préparer la discussion au Parlement.

Le ministre PLR bernois signale que les sept membres du gouvernement sont "très concernés" par la catastrophe à la centrale de Fukushima. Celle-ci les conduit "automatiquement à parler de cette technologie et à remettre en question de précédentes certitudes". Questionné récemment par la presse, il avait souligné ses priorités en matière de politique énergétique: sécurité de l'approvisionnement, coûts attractifs et pas de trop grande dépendance énergétique face à l'étranger.

ats/mej

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